PARIS, 13 avril (Reuters) - Le candidat socialiste à l'élection présidentielle François Hollande insiste sur la nécessité de relancer l'activité économique, au moment où le thème de la crise financière et de la dette souveraine revient au coeur des préoccupations.

Il s'exprime dans deux entretiens publiés par Les Echos et La tribune vendredi après une passe d'armes sur le sujet avec Nicolas Sarkozy, qui juge que le programme du candidat PS menace l'économie et risque de pousser la France vers la situation de l'Espagne.

François Hollande insiste sur l'idée que le seul rétablissement des comptes publics ne suffira pas à apporter une solution. "A ceux qui voudraient faire croire que mon élection aggraverait les choses, je veux rappeler que la crédibilité du désendettement reposera d'abord sur la reprise économique", dit-il à la Tribune.

Aux Echos, il explique : "je réaffirme que l'austérité n'est pas la solution, et qu'un traité qui ne serait que budgétaire sans prendre en compte l'impératif du soutien de l'activité et de l'emploi ne servirait à rien".

François Hollande propose de rediscuter le projet de traité signé par les pays de la zone euro sur l'équilibre des finances publiques, pour y inscrire des mesures ou une dimension concernant la relance de l'activité.

"L'Allemagne comprend qu'elle ne pourra pas rester un îlot de prospérité au milieu d'un océan de récession", dit-il aux Echos.

Il assure vouloir revenir à l'équilibre des finances publiques d'ici 2017 notamment par des impôts supplémentaires visant les plus favorisés, et supprimer la décision d'augmenter la TVA.

Tout son projet repose sur une hypothèse de croissance de 1,7% en 2013 et de 2% les années suivantes, prévisions jugées optimistes par certains spécialistes.

Il n'exclut pas une correction du budget de 2012. "Je demanderai dès ma prise de fonctions au président de la Cour des comptes d'établir un audit pour procéder aux éventuelles corrections", dit-il aux Echos. (Thierry Lévêque, édité par Benjamin Massot)