Peu dynamique au cours des dernières semaines, la paire EUR/USD apparait plus que jamais promise à davantage de momentum haussier alors que la moindre pression baissière se heurte désormais à quatre obstacles majeurs.

Une macroéconomie américaine décevante

Pourtant robuste il y a encore quelques mois, les indicateurs ont récemment montré quelques signes de faiblesse outre-Atlantique. Après le secteur manufacturier, c’est celui des services, moteur de la croissance, qui ralentit brutalement au mois d’août tandis que sur le front essentiel de la consommation, le chiffre des ventes aux détails a également échoué à atteindre les prévisions des économistes. Même si les prix à la consommation, en particulier hors automobile et énergie, ont enregistré une performance légèrement meilleure qu’attendu, la compensation semble insuffisante pour motiver un consensus sur une action monétaire au sein de la banque centrale américaine.

Un Dollar vigoureux

Toujours proche de niveaux records sur les 13 dernières années, la valorisation du Dollar Index représente un double handicap de taille pour le billet vert. D’abord parce qu’il réduit de fait son potentiel haussier, ensuite parce qu’il constitue un frein plus ou moins officiel à un nouveau tour de vis de l’institut de Washington, soucieux du niveau des exportations de l’Oncle Sam.

Une Réserve Fédérale divisée

En décortiquant les récents propos des différents argentiers américains, on constate indéniablement, conséquence directe des deux éléments précédents, que les divergences au sein du comité de la FED n’ont pas disparu. Pendant que les uns insistent sur le fait qu’il serait logique de revenir à un rythme de resserrement progressif, les autres, à l’image de Lael Brainard, appellent à la prudence dans le retrait des mesures de soutien et les projections de hausse de taux pour les prochaines années pourraient même être abaissées dès la prochaine réunion de l’institution. Selon les données du Chicago Mercantile Exchange, la probabilité d’une hausse de taux en septembre est ainsi toujours évaluée à seulement 12% tandis qu’elle atteint 50% pour le mois de décembre.

Une BCE impuissante

Bien qu’il vienne de légèrement dégrader ses prévisions de croissance et d’inflation, le Conseil des gouverneurs de la BCE a de nouveau opté pour le statu quo au mois de septembre. Même si son programme d’assouplissement quantitatif pourra toujours être prolongé au-delà de mars 2017, et les critères d’éligibilité modifiés, l’autorité monétaire de Francfort pourrait néanmoins être à court de munitions. Malgré des taux d’intérêt historiquement bas et des rachats d’actifs en pagaille, sa politique a largement échoué à relancer durablement les statistiques en zone Euro. De plus en plus, la BCE en appelle aux gouvernements et aux réformes structurelles alors que la marge de manœuvre dont elle disposait auparavant, principal catalyseur baissier de la devise européenne depuis deux ans, s’est progressivement réduite comme peau de chagrin.

Graphiquement, la parité qui évolue dans un couloir serré d’environ 500 points depuis le mois de mars dernier, semble ainsi en mesure de franchir à moyen terme sa fourchette haute. Nous conservons donc nos positions longues au-dessus de 1.0969 et visons toujours un premier objectif à 1.1347 avant une probable nouvelle accélération pour un premier test de notre principale résistance à 1.1523 USD.