(Répétition sans changement d'une dépêche transmise dimanche)

par Noel Randewich

SAN FRANCISCO, 22 janvier (Reuters) - Les investisseurs vont avoir lundi les yeux tournés vers Netflix, dont les résultats trimestriels devraient leur donner des indications sur la capacité des poids lourds du secteur technologique à répondre à leurs attentes après avoir porté Wall Street à des records.

De grandes entreprises comme Microsoft, Apple , Alphabet et Amazon ont brillé depuis le début de l'année à la Bourse de New York, les investisseurs pariant sur une solide croissance de leurs bénéfices justifiant des valorisations qui n'avaient plus été aussi élevées depuis 10 ans dans le secteur technologique.

Netflix, qui publiera ses résultats après la clôture lundi, a ainsi vu son cours de Bourse grimper de près de 15% en seulement 13 séances en 2018, contre une hausse d'environ 5% pour le Standard & Poor's-500, l'indice de référence des investisseurs.

Le titre du spécialiste de la vidéo à la demande sur internet avait déjà bondi de 53% en 2017 dans un contexte plus général d'enthousiasme pour les entreprises de la Silicon Valley.

"Netflix va être un bel indicateur avancé de l'appétit pour le risque autour de ces valeurs de croissance à volatilité élevée", dit Joel Kulina, trader chez Wedbush. "Les moteurs de Netflix lui sont particulièrement propres mais si cette valeur peut répondre aux attentes, il n'y a aucune raison pour que l'ensemble du marché ne puisse pas continuer à aller plus haut."

Le groupe de Los Gatos, en Californie, est confronté à une concurrence croissante liée à l'irruption de géants comme Amazon dans la vidéo et aux initiatives de médias plus traditionnels pour répondre aux nouveaux usages des consommateurs. Les investisseurs restent néanmoins optimistes à son sujet.

QUELLES CONSÉQUENCES DE LA RÉFORME FISCALE?

L'action se traitait dernièrement à Wall Street 95 fois le bénéfice attendu sur les 12 prochains mois, contre un ratio de 44 pour AMC Entertainment ou de 14 pour Time Warner , selon les données de Thomson Reuters.

Après avoir gagné plus de 45% au cours des 12 derniers mois, l'indice S&P-500 du secteur technologique se traite plus de 19 fois le bénéfice attendu, un pic depuis 2008.

Signe que les investisseurs sont prêts à payer de fortes primes pour ce genre de titres, Phil Blancato, directeur général de Ladenburg Thalmann Asset Management à New York, a récemment aidé un client à réaliser un investissement pour ses petits-enfants consistant à acheter pour 1,5 million de dollars (1,23 million d'euros) d'actions Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Alphabet, maison-mère de Google.

"Je lui ai dit 'vous êtes fou' mais il a été très direct, il voulait des actions FAANG", raconte Phil Blancato, en utilisant un sigle largement utilisé à Wall Street pour désigner en un même ensemble ces poids lourds des nouvelles technologies.

Les analystes s'attendent en moyenne à une progression de 15,9% des bénéfices des entreprises du secteur technologique cotées au S&P-500 au quatrième trimestre, contre une hausse de 12,2% anticipée pour l'ensemble de l'indice.

Les investisseurs sont aussi impatients d'entendre les dirigeants d'entreprise préciser les conséquences attendues sur leurs bénéfices de la réforme fiscale adoptée en décembre aux Etats-Unis, qui va abaisser le taux de l'impôt sur les sociétés de 35% à 21%.

Apple a annoncé mercredi qu'il allait payer environ 38 milliards de dollars de taxe exceptionnelle sur sa trésorerie placée à l'étranger et les investisseurs attendent désormais de connaître le montant des fonds que le groupe de Cupertino va rapatrier sur les 252 milliards de dollars qu'il détient à l'étranger. Ces fonds rapatriés pourraient servir à gonfler le dividende et les rachats d'actions ou à des acquisitions.

Apple publiera ses résultats trimestriels le 1er février, comme Amazon et Alphabet. Facebook aura présenté les siens la veille. (Bertrand Boucey pour le service français)