Si l'indice Dow Jones a fini de justesse en territoire positif, grappillant a gagné 10,92 points, soit 0,04%, à 26.191,22, le Standard & Poor's 500, plus large, a cédé 7,06 points, soit 0,25%, à 2.806,83.

Quant au Nasdaq Composite, il a reculé de 39,87 points, soit 0,53%, à 7.530,89.

La Fed a, comme attendu, laissé inchangé l'objectif du taux des "fed funds" à 2%-2,25% mais son communiqué constate que l'économie américaine reste en bonne santé, même si elle évoque un ralentissement de la croissance de l'investissement des entreprises. .

Pour beaucoup d'observateurs, les déclarations sans réelle surprise de la banque centrale suggèrent qu'elle s'achemine vers une nouvelle hausse de taux à l'issue de sa prochaine réunion, les 18 et 19 décembre, hausse qui serait la quatrième de l'année.

Certains espéraient toutefois un changement de ton après la correction boursière d'octobre.

"La Fed reconnaît qu'il y a un pan de l'économie qui ralentit un peu mais cela ne la détourne pas de son discours de 'hausse graduelle'. Pas encore, en tout cas", résume Jamie Cox, associé d'Harris Financial Group.

"Il n'y a vraiment rien qui aille dans le sens de ce qu'espérait le marché, à savoir un discours plus 'colombe'. Cela ressemble davantage à ce qu'on peut appeler un statu quo haussier."

VALEURS

La hausse des taux étant a priori favorable aux marges des établissements de crédit, l'indice S&P des valeurs financières a fini en hausse de 0,32%. Au sein du Dow, American Express a progressé de 1,11%, JPMorgan Chase de 0,81%.

A la baisse, le compartiment de l'énergie a cédé 2,2% en réaction au repli marqué du marché pétrolier.

La baisse du Nasdaq s'explique par ailleurs par la sanction subie par le géant des semi-conducteurs Qualcomm: le titre a perdu 8,16%, les prévisions pour le trimestre crucial incluant les fêtes de fin d'année ayant déçu les analystes financiers.

Plus forte baisse du S&P 500, le spécialiste des médicaments génériques Perrigo a chuté de 16,32% après avoir réduit ses prévisions de résultats annuels en raison d'une dégradation des perspectives de ses activités de produits sur ordonnances.

Le groupe de construction résidentielle D.R. Horton a abandonné 8,97% et pesé sur le secteur après avoir averti que la hausse des prix immobiliers et des taux des crédits pesaient sur la demande. L'indice sectoriel PHLX a abandonné 2,37%.

L'opérateur de casinos Wynn Resorts a cédé 13,13% après un bénéfice trimestriel inférieur au consensus et ses commentaires sur le ralentissement du marché à Macao. 11,17

A la hausse, le site de recherche et de comparaison d'hôtels TripAdvisor a bondi de 15,26% après un bénéfice meilleur qu'attendu au troisième trimestre.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le marché n'a pratiquement pas réagi au chiffre conforme aux attentes des inscriptions au chômage aux Etats-Unis, qui a très légèrement diminué la semaine dernière à 214.000, le nombre d'Américains percevant des indemnités de chômage est resté à son plus bas niveau depuis plus de 45 ans.

CHANGES

Déjà orienté à la hausse avant la publication du communiqué de la Fed, le dollar a amplifié sa progression par la suite. En fin de journée, il s'appréciait de 0,67% face à un panier de devises de référence.

L'euro, lui, cédait plus de 0,5% au profit du billet vert à 1,1364 dollar.

La monnaie unique avait souffert plus tôt dans la séance de la révision à la baisse des prévisions de croissance de la Commission européenne, notamment pour l'Italie.

TAUX

Les déclarations de la Réserve fédérale ont profité aux rendements des bons du Trésor, la perspective d'une poursuite de la hausse des taux profitant en premier lieu aux échéances courtes: celui des Treasuries à deux ans a fini tout près de 2,977%, son plus haut niveau depuis dix ans et demi.

Le rendement à cinq ans a quant à lui pris plus de trois points de base à 3,088% après un pic de dix ans à 3,098%.

La hausse a été moins marquée pour les rendements longs. Le dix ans s'affichait en fin de séance à 3,237%, en hausse d'un peu plus de deux points sur la journée.

Les contrats à terme intègrent une probabilité estimée de 78% d'une hausse d'un quart de point du taux des "fed funds" le 19 décembre, pratiquement stable par rapport à mercredi, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

PÉTROLE

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a fini la journée sur un recul d'un dollar, soit 1,6%, pour afficher, à 60,67 dollars, au plus bas depuis le 14 mars, affichant en outre un repli de plus de 20% par rapport à son pic du 3 octobre.

Le Brent a lui cédé 1,42 dollar (-1,97%) à 70,65 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-août.

Le Wall Street Journal a rapporté, en citant des sources proches du dossier, qu'un cercle de réflexion proche du gouvernement saoudien étudiait les conséquences possibles sur les marchés d'un éclatement de l'Opep.

L'information a amplifié une tendance baissière déjà bien établie, favorisée par de multiples signes d'augmentation de l'offre mondiale qui l'ont emporté sur l'annonce d'importations chinoises record.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé et sans grand changement, les bons résultats publiés par plusieurs grandes banques du continent n'ayant pas suffi à prolonger le mouvement de hausse entamé la veille en réaction aux résultats des "midterms" américaines.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,13% à 5.131,45 points et le Dax allemand a abandonné 0,45% mais le Footsie à Londres a gagné 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,26% mais le FTSEurofirst 300 a gagné 0,04% et le Stoxx 600 a pris 0,19%.

Les secteurs de l'assurance et des banques ont gagné respectivement 0,95% et 0,8%, soutenus par les résultats trimestriels meilleurs que prévu de Commerzbank (+5,36%), de Banco BPM (+2,98%) et de Société générale (+2,14%).

Le secteur automobile a perdu 1,09%, pesant sur le Dax. Les constructeurs allemands ont accepté de débourser jusqu'à 3.000 euros par véhicule dans le cadre des efforts destinés à réduire les émissions des moteurs diesel. Volkswagen a perdu 2,36% et Daimler 1,9%.

(Marc Angrand, avec Sinéad Carew à New York)