(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée dimanche)

par Noel Randewich

SAN FRANCISCO, 26 septembre (Reuters) - Qui sera le prochain président des Etats-Unis ? La question pourrait enfin devenir un facteur important de l'évolution de Wall Street à partir de lundi, jour du premier débat télévisé entre les deux candidats, Hillary Clinton côté démocrate et Donald Trump pour le camp républicain.

La campagne pour la succession de Barack Obama a jusqu'à présent eu un effet négligeable sur les marchés financiers mais cela pourrait changer, d'autant que les sondages se font plus incertains, l'avance d'Hillary Clinton sur son adversaire ayant en grande partie fondu.

A un peu plus de six semaines du scrutin, certains investisseurs s'attendent donc à une période d'incertitudes, source de volatilité, notamment dans certains secteurs exposés à l'impact des politiques publiques comme l'assurance santé, la pharmacie ou l'industrie.

Beaucoup, à Wall Street, s'inquiètent aussi du manque de précision sur ce que serait réellement une présidence Trump, l'homme d'affaires n'ayant pas hésité à dévoiler des propositions souvent contradictoires et en rupture avec la ligne du "Grand Old Party", à commencer par ses positions protectionnistes en matière de commerce international.

Certains investisseurs estiment que les actions américaines devraient néanmoins continuer de progresser au cours de la semaine à venir, grâce à la poursuite de l'élan donné mercredi par le choix de la Réserve fédérale de ne pas relever les taux d'intérêt.

L'indice phare Standard & Poor's a progressé de 1,19% sur la semaine écoulée, revenant à 1,3% seulement de son record historique du 15 août, et il affiche un gain de près de 6% depuis le début de l'année.

"On se dirige probablement vers une semaine modestement positive et vers les plus hauts du S&P 500, à moins que le débat ne soit un réel succès pour Trump", estime Phil Blancato, directeur général de Ladenburg Thalmann Asset Management. "Le marché semble privilégier le 'connu' de Clinton sur l''inconnu' de Trump."

LE "CONNU" DE CLINTON CONTRE L'"INCONNU" DE TRUMP

Dans une étude récente, la banque Wells Fargo a estimé qu'une présidence Clinton avec un Congrès divisé aurait un impact "neutre" sur les marchés financiers tandis qu'une victoire de Donald Trump et un Congrès divisé aurait un impact "légèrement négatif" sur Wall Street.

Pour l'instant, la campagne électorale est trop indécise et trop générale pour permettre de se positionner sur des secteurs ou des valeurs spécifiques, jugent certains analystes.

Mais bon nombre estiment qu'une présidence Clinton serait défavorable au secteur de la pharmacie en raison de ses attaques répétées visant les prix des médicaments.

Pendant la campagne des primaires, l'ex-secrétaire d'Etat a dit vouloir s'en prendre aux laboratoires pharmaceutiques, un discours qui visait aussi à détourner les critiques sur ses liens supposés avec le secteur de l'assurance.

Les assureurs santé devraient quant à eux réagir à l'issue de la campagne puisque Donald Trump a promis de remettre en cause l'"Affordable Care Act", qui a instauré le nouveau dispositif de protection sociale surnommé "Obamacare", alors que sa rivale a dit vouloir le renforcer, a expliqué Nicholas Colas, responsable de stratégie d'investissement de Convergex, dans une note publiée vendredi.

En Bourse, les assureurs santé ont largement profité de l'adoption du texte en 2010: UnitedHealth a progressé depuis de 325%, Aetna de 234% et Cigna de 257% alors que le S&P 500 n'avançait "que" de 85%.

A l'opposé, les critiques de Donald Trump sur les accords de libre-échange suggèrent que les entreprises industrielles et d'autres grands exportateurs pourraient souffrir si le magnat de l'immobilier l'emporte le 8 novembre, explique David Schiegoleit, directeur exécutif de la division Private Client Reserve d'U.S. Bank.

(avec Chuck Mikolajczak à New York; Marc Angrand pour le service français)