L'indice S&P-500 a perdu 1,1% vendredi, son recul le plus marqué depuis le 25 mars, en réaction à la publication de résultats trimestriels jugés décevants par les groupes industriels Honeywell International et General Electric, qui ont souffert de l'envolée du dollar.

Les inquiétudes concernant la réglementation boursière chinoise et les négociations autour de la Grèce ont également pesé.

Depuis qu'il a atteint un record à 2.119,59 points le 25 février, le S&P fluctue dans une fourchette étroite de 80 points. Les investisseurs sont préoccupés par l'impact du dollar fort sur les résultats trimestriels, même s'ils restent vigilants dans la crainte de passer à côté d'un rally.

"Nos marchés vont retrouver un peu de calme en attendant certains de ces résultats et de savoir ce qui va se passer le 24 avril pour la Grèce", dit Keith Bliss, chez Cuttone & Co.

Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront vendredi à Riga, la capitale de la Lettonie, pour tenter d'avancer vers un accord aménageant le plan de sauvetage de la Grèce en échange de réformes structurelles.

Même si la menace que représente la Grèce pour le reste de la zone euro et les marchés est jugée beaucoup plus faible qu'il y a quatre ans, les discussions sur les réformes d'Athènes et l'aide internationale risquent fort d'accaparer une bonne partie de l'attention dans les jours à venir.

LE CHIFFRE D'AFFAIRES, POINT FAIBLE DES RÉSULTATS

En matière de résultats aux Etats-Unis, la semaine figure parmi les plus actives de la saison des trimestriels, avec plus d'une centaine de publications, dont ceux d'Amazon, de General Motors, de Boeing et de Morgan Stanley.

Les premiers résultats publiés ont été mitigés sous le coup de la vigueur du dollar et du ralentissement économique du premier trimestre.

"La plupart des sociétés ont réussi à faire mieux que prévu en matière de résultats mais ont fait moins bien au niveau des ventes, et c'est un schéma qui se reproduit depuis quelque temps", note Rick Meckler, chez LibertyView Capital Management.

"Leur capacité à assurer au niveau des résultats empêche leurs actions de chuter mais leur incapacité à afficher une croissance de leurs ventes les empêche aussi de décoller."

Selon les données de Thomson Reuters, sur les 59 sociétés du S&P-500 qui ont publié jusqu'à présent, 74,6% ont annoncé des résultats supérieurs aux attentes, une proportion supérieure à celle de 70% enregistrée en moyenne sur les quatre derniers trimestres et à la moyenne de 63% observée depuis 1994.

En revanche, les chiffres d'affaires publiés ont été décevants: 45,8% seulement de ces entreprises cotées ont fait mieux que prévu, une proportion en net retrait par rapport aux taux moyens de 58% des quatre derniers trimestres et de 61% depuis 2002.

"La semaine prochaine, il y aura tout le monde, on aura une vision bien meilleure de l'état des entreprises américaines au premier trimestre", résume Art Hogan, responsable de la stratégie de marché chez Wunderlich Securities.

Même si les saisons de résultats se traduisent généralement par une recrudescence de la volatilité, les traders sur le marché des options ne semblent pas dresser beaucoup de pavillons rouges sur le risque de volatilité des sociétés qui s'apprêtent à publier.

Le groupe chimique DuPont, confronté à des pressions d'un actionnaire activiste en faveur d'une scission, fait toutefois exception.

(Avec Saqib Ahmed, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)