NATIONS UNIES, 27 août (Reuters) - La Libye a averti mercredi le Conseil de sécurité des Nations unies que les affrontements en cours sur son sol pourraient dégénérer en guerre civile si les milices n'étaient pas désarmées.

Le Conseil de sécurité s'est réuni pour débattre de la situation en Libye, où s'affrontent depuis des semaines des milices rivales en l'absence de pouvoir central solide.

"La situation en Libye est compliquée", a déclaré l'ambassadeur libyen à l'Onu, Ibrahim Dabbachi. "Mais la situation est devenue encore plus compliquée depuis le 13 juillet et la situation pourrait aboutir à une guerre civile si nous ne sommes très prudents et très sages dans nos décisions."

Le 13 juillet a marqué le début de combats de grande ampleur entre les milices qui se disputent le contrôle de l'aéroport de Tripoli.

"J'avais toujours exclu la possibilité d'une guerre civile mais la situation a changé", a également déclaré Ibrahim Dabbachi. "Dans le passé, les incidents sécuritaires étaient limités, isolés et rares. Mais aujourd'hui, les affrontements (...opposent) deux groupes armées utilisant des armes lourdes. Chaque groupe a ses propres alliés dans les autres régions du pays."

Il a jugé primordial de désarmer tous ces groupes.

Le Conseil de sécurité a adopté mercredi une résolution qui durcit l'embargo sur les armes et élargit le gel des avoirs financiers à toute personne ou organisation qui menacerait la paix et la stabilité de la Libye.

L'ambassadeur britannique, qui préside le Conseil jusqu'à la fin du mois, a précisé qu'une liste de noms de personnalités menacées d'un gel de leurs avoirs et d'une interdiction de voyager serait rapidement établie.

Le gouvernement de Tripoli demande le déploiement d'une force de maintien de la paix afin de permettre le désarmement des milices mais des membres du Conseil de sécurité ont jugé la situation trop instable pour permettre un tel dispositif.

Ibrahim Dabbachi n'a pas évoqué mercredi les mystérieux raids aériens contre des combattants islamistes qui ont eu lieu à plusieurs reprises ces dernières semaines.

Le département d'Etat américain, qui avait affirmé mardi que l'Egypte et les Emirats arabes unis étaient à l'origine de ces raids, est par la suite revenu sur ces déclarations. (Louis Charbonneau,; Marc Angrand pour le service français)