* Dette nette prévue jusqu'à E5,3 mds en 2020 (E2,8 mds en 2014)

* Ebitda attendue en hausse de +30%/+40% entre 2014 et 2020

* CA/passager dans les boutiques sous douane visé à E23 en 2020

* Un nouveau terminal à Roissy sera nécessaire après 2020-dir.fin

* Plusieurs dossiers à l'international, dont le Vietnam-dir.fin (Actualisé avec conférence téléphonique))

par Cyril Altmeyer

PARIS, 12 octobre (Reuters) - Aéroports de Paris a annoncé lundi viser d'ici 2020 une forte hausse de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) et de son endettement, en investissant massivement pour moderniser ses terminaux tout en augmentant les recettes de ses boutiques.

L'opérateur des aéroports de Roissy et d'Orly, qui table sur une poursuite de la croissance du trafic aérien à l'international, compte investir 3,1 milliards d'euros dans le cadre de son nouveau contrat de régulation économique (CRE) signé en juillet avec l'Etat, contre deux milliards en 2011-2015.

Le plan stratégique "Connect 2020" d'ADP se fixe pour principaux objectifs un bond de 30 à 40% de son Ebitda en 2020 comparé à 2014, avec une dette nette du groupe qui pourrait se creuser jusqu'à 5,3 milliards d'euros en 2020, contre 2,8 milliards en 2015.

Du côté des recettes, ADP vise notamment un chiffre d'affaires par passager dans ses boutiques côté pistes à 23 euros contre 18,2 euros en 2014 et une hausse des loyers externes de ses activités immobilières comprise entre 10 et 15% entre 2014 et 2020.

Les capacités des terminaux d'ADP seront totalement utilisées en 2020, nécessitant alors un nouveau terminal à Roissy, a par ailleurs indiqué le directeur financier du groupe Edward Arkwright lors d'une conférence téléphonique.

Pour différer le plus possible la construction de ce nouveau terminal, ADP va optimiser ses infrastructures existantes pour absorber la hausse du trafic prévue, en particulier à l'international, a-t-il expliqué.

ADP table sur une croissance annuelle moyenne de 2,5% de son trafic sur la période, avec une pointe à 3,6% à l'international, où le "hub" de Roissy va devoir se battre avec d'autres aéroports européens pour attirer les passagers en correspondance, contre une croissance moyenne de 2,8% en 2011-2015.

"On reste trop cher sur le trafic international", a reconnu Edward Arkwright concernant les tarifs d'ADP, qui vise une baisse de 8% de son coût par passager entre 2015 et 2020.

DES TARIFS POINTES DU DOIGT

L'exploitant, dont l'Etat détient 50,6% du capital, a obtenu en juillet une hausse moyenne de 1% de ses tarifs (alors qu'il espérait +1,75%) hors inflation contre +1,37% sur la période 2011-2015.

La Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) espérait à l'inverse une baisse de ses redevances, jugées partiellement responsables des maux d'Air France, filiale d'Air France-KLM, premier client d'ADP.

ADP prévoit parallèlement de continuer à verser 60% de son résultat net part du groupe sous forme de dividendes, comme sur la période 2011-2015, et vise aussi une rémunération des capitaux investis du périmètre régulé de 5,4% (contre un objectif affiné à 4,3% pour 2015).

Depuis le début de l'année, le trafic d'ADP, qui va changer de marque en 2016, affiche une croissance de 3,9% avec un total de 73,2 millions de passagers, dont 4,5% en Europe et 4,0% sur le reste des destinations internationales.

Edward Arkwright a également dit que l'opérateur de Roissy et d'Orly regardait plusieurs dossiers à l'international, notamment au Vietnam, et était toujours intéressé par l'aéroport de Nice, que le gouvernement prévoit de privatiser.

Il s'est refusé à tout commentaire sur une information de l'agence Bloomberg selon laquelle l'Etat étudierait un désengagement partiel d'ADP pour soutenir le groupe nucléaire Areva.

Le communiqué du plan stratégique:

http://bit.ly/1RCIpHZ

Le communiqué du trafic de septembre:

http://bit.ly/1LEIK7L (Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Vinci, Areva, CREDIT AGRICOLE, ADP, Air France-KLM