D’après un communiqué de la direction, la grève débutée le 15 septembre est suivie par plus d’un pilote sur deux et coûte à la compagnie entre 15 et 20 millions d’euros par jour.
Le projet low cost de la compagnie française semble pourtant être la seule solution viable afin de renouer avec la croissance et le profit de façon durable. D’après la direction du groupe un vol sur Transavia coûte 27% de moins à la compagnie en matière de coût opérationnel. Si Air France-KLM se plie à la volonté des grévistes, qui est notamment,  d’augmenter la rémunération des pilotes Transavia de 20%, les gains en opérationnel ne serait plus que de 7%.

De par les investissements qu’un tel projet aurait mobilisé, la bonne affaire Transavia Europe serait alors devenu un boulet financier supplémentaire pour Air France-KLM. A l’occasion d’un communiqué, ce dernier a déclaré : «Air France-KLM était en train de sortir la tête de l'eau, et en quelques jours on vient annihiler ces efforts. C'est vraiment triste, c'est vraiment dommage», efforts faisant référence au plan de rigueur de 2011. De quoi nous rappeler la situation délicate devant laquelle Air France-KLM se trouve depuis de nombreuses années. Il serait donc temps pour certains employés du groupe d’acquérir une conscience collective.

En réalité Air France-KLM n’est jamais parvenue à amorcer une sortie de crise depuis 2009, n’ayant pas su prendre le virage du transport low cost moyen-courrier. De plus, la compagnie tricolore doit faire face à des frais de restructuration et ses frais financiers (dette de 5.5 milliards) l'empêchant d'être profitable. Cette grève constitue donc une nouvelle épreuve pour cette compagnie.
Il est particulièrement pertinent de comparer les performances d’Air France-KLM et d’Easyjet d’un point de vue bilanciel et boursier.



Air France-KLM : marge opérationnelle (vert) et marge nette (orange) de 2004 à 2013



Evolution du cours (depuis 2004) :





EASYJET : Marge opérationnelle (vert) et marge nette (orange) de 2004 à 2013.



Evolution du cours (depuis 2004) :




En bourse, les investisseurs ont lourdement sanctionné la valeur française ces derniers jours. Le titre enregistre une moins-value de 9% depuis le début du conflit, annulant ainsi ses performances de l’année.

Air France-KLM ne peut espérer pérenniser son activité sans un réel repositionnement de ses produits et services, dans le but d’assainir son bilan.

Techniquement la tendance du titre est orientée à la baisse à court et moyen terme et les craintes sur l’avenir de l’entreprise pourraient confirmer cette tendance à long terme. Un achat n’est donc pas envisageable avant qu’un changement stratégique ne soit amorcé. En attendant, le ralliement du support annuel des 7.0/7.1 EUR semble inévitable.


A la date de publication de cet article, la société Surperformance, éditrice du site zonebourse.com, détenait une position sur le titre Easyjet dans le cadre de son portefeuille Investisseur PEA.