Londres (awp/afp) - Le café a connu des trajectoires divergentes de chaque côté de l'Atlantique tandis que le cacao et le sucre ont consolidé leurs gains, continuant à bénéficier de prévisions de déficit pour la saison qui vient de débuter.

- Le café vigoureux à Londres, déprimé à New York -

Les cours du café ont évolué diversement à Londres et New York cette semaine, progressant dans le premier cas mais accusant le coup dans le second.

Le prix de l'arabica a même atteint jeudi à New York 120,40 cents, un minimum en plus d'un mois et demi.

Le café a en effet pu bénéficier à Londres - comme toutes les matières premières alimentaires - de la faiblesse du dollar tandis que des retards de récolte en raison de précipitations au Brésil, première région productrice de café au monde, ont également pesé dans la balance.

A l'instar du pétrole, les matières premières alimentaires ont bénéficié cette semaine d'un net accès de faiblesse du dollar alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) s'est montrée à nouveau peu pressée cette semaine de relever ses taux d'intérêt dans l'immédiat.

La perspective d'une nouvelle hausse des taux rend le dollar plus rémunérateur et donc attractif pour les investisseurs, aussi tout report d'un tel resserrement monétaire pèse-t-il sur le billet vert, ce qui favorise à l'inverse les achats de matières première alimentaires, libellées pour la plupart dans cette devise.

"On s'attend à ce que la production d'arabica (le café échangé à New York, ndlr) soit vraiment bonne cette année", alors que "la production de robusta (échangé à Londres, ndlr) est pauvre", ce qui a permis aux prix de se maintenir en hausse, a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

- Le cacao toujours porté par les prévisions de déficit -

Les cours du cacao ont consolidé leurs gains cette semaine, restant soutenus par des prévisions de déficit pour la saison 2015/2016 ainsi que par la faiblesse du dollar.

La tonne de cacao a même atteint mercredi à Londres 2.308 livres, un maximum depuis début décembre 2015, tandis qu'elle est montée vendredi à New York jusqu'à 3.223 dollars, au plus haut depuis fin décembre.

"La perspective d'un déficit sur le marché mondial du cacao en 2015/2016 - et possiblement au-delà - est responsable du niveau élevé des prix", ont noté les analystes de Commerzbank, précisant que ce déficit était dû pour sa part aux conditions de sécheresse qui ont causé des dommages dans les principales régions productrices, notamment en Côte d'Ivoire et au Ghana.

Ainsi, l'Organisation internationales du cacao (ICCO), selon son dernier rapport trimestriel publié fin février, s'attend à un déficit de 113.000 tonnes de cacao pour la saison 2015/2016 tandis que le groupe de négoce Olam International, basé à Singapour, prévoit pour sa part que le déficit de fèves brunes atteigne désormais 308.000 tonnes, soit plus du double de son estimation de janvier, ont précisé les experts de Commerzbank.

- Le sucre insensible au rapport d'Unica -

A l'instar du cacao, le sucre a maintenu sa tendance haussière cette semaine, malgré les chiffres en demi-teinte publiés mercredi sur la récolte 2016/2017 au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de sucre.

La tonne de sucre blanc a même atteint mardi à Londres 465,60 dollars, un maximum en un mois, tandis que la livre de sucre brut a grimpé le même jour à New York jusqu'à 16,09 cents, au plus haut depuis fin mars.

Même si les cours ont brièvement accusé le coup jeudi dans le sillage de la publication du dernier rapport d'Unica, le principal groupement d'industriels du secteur du sucre au Brésil, ils sont parvenus à se reprendre dès vendredi, aidés par la dépréciation du dollar.

Le rapport d'Unica a en effet fait état d'un très fort démarrage pour la saison sucrière 2016/2017 puisque au cours de la première quinzaine d'avril, les usines situées dans le centre-sud du Brésil, principale région productrice du pays, ont transformé plus du double de canne à sucre par rapport à l'an dernier à la même époque.

En outre, le groupement d'industriels s'attend à ce que la transformation dans la région atteigne entre 605 et 630 millions de tonnes de canne au cours de la saison 2016/17, contre 617,65 millions de tonnes l'an passé, avec une production de sucre attendue en légère hausse.

Passé un premier mouvement de recul, les prix du sucre sont restés relativement insensibles à ces données car, selon les analystes de Sucden Financial, elles avaient déjà été en grande partie intégrées dans les prix par le marché, qui continue par ailleurs à être soutenu par les prévisions de déficit pour la saison à venir.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.580 dollars vendredi à 11H40 GMT, contre 1.557 dollars le vendredi précédent à 16H00 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 122,05 cents, contre 123,15 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 462,20 dollars, contre 454,40 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 15,94 cents, contre 15,56 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 2.290 livres sterling, contre 2.287 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 3.206 dollars, contre 3.153 dollars sept jours plus tôt.

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