Axa Investment Managers analyse l'impact de Volkswagen sur l'économie allemande dans sa dernière note. Pour Maxime Alimi, chargé de Recherche & Stratégie d'investissement chez Axa IM, "s'il est certain que VW encoure des pertes financières et de réputation qui l'affecteront longtemps, il est possible que le choc aille plus loin, touchant l'ensemble de la technologie diesel, voire l'ensemble de l'industrie automobile allemande en cas de défiance des consommateurs, voire même le 'Made in Germany' dans son ensemble".

D'autre part, Maxime Alimi met en avant le fait que l'industrie automobile se trouve au coeur du complexe industriel allemand. L'expert d'Axa IM identifie trois scénarios pour mesurer les enchaînements macroéconomiques du scandale des tests anti-pollution, sachant qu'"une baisse d'activité de 1% dans l'automobile entraine mécaniquement une perte de 1,6% pour l'économie dans son ensemble".

"Nous envisageons ensuite trois scénarios, le premier ne touchant que VW, avec une baisse des ventes de 10% sur le marché domestique et de 20% sur les marchés tiers, et une hypothèse de substitution partielle entre VW et les autres constructeurs allemands. L'impact économique final serait modeste, environ 0,1% du PIB. Le second scenario simule un choc où toute l'industrie automobile allemande serait touchée par le choc VW, et où la substitution se ferait au profit de constructeurs étrangers. L'impact négatif sur le PIB serait de l'ordre de 0,4%. Enfin, nous estimons l'impact d'un choc hypothétique sur l'image de marque allemande, touchant d'autres secteurs phares comme les machines-outils. Le choc sur l'économie serait alors de grande ampleur, de l'ordre de 1,1%", détaille Maxime Alimi.

Le chargé de Recherche & Stratégie d'investissement chez Axa IM pointe également les risques qui pèsent sur les fournisseurs de l'industrie automobile allemande. "En Allemagne, environ 25% des intrants du secteur sont importés. Les économies voisines seront donc touchées par l'impact du choc : les fournisseurs principaux sont la France et la République Tchèque, suivies de près par l'Autriche et l'Espagne. Mais les constructeurs allemands ont aussi d'importants fournisseurs en Italie, au Royaume Uni, en Hongrie et en Pologne."