La probabilité d’une hausse de taux de la FED en mars s’envole à plus de 85%, contre environ 30% une semaine auparavant, suite aux commentaires de Janet Yellen et de plusieurs responsables de la banque centrale américaine, qui ont très nettement ouvert la porte à un nouveau tour de vis à l’occasion de leur prochaine réunion.

Se félicitant d’une réduction des risques émanant de l’étranger, de nature à soutenir la croissance, la présidente de la FED a en effet confirmé qu’un nouvel ajustement sera probablement approprié si les indicateurs continuent d’évoluer favorablement, estimant que l’objectif de l’institution en matière d’emploi était largement atteint et que l’inflation se redressait. En raison des incertitudes qui entourent la politique de Donald Trump, lequel promet notamment une réforme fiscale phénoménale imminente, Madame Yellen a précisé que les décisions de la banque centrale s’articulaient pour le moment autour de la santé de l’économie américaine uniquement, sans faire de spéculations sur de potentielles futures mesures prises par l’administration Trump.

Et côté macro, rien ne semble justement s’opposer à une action monétaire alors que les inscriptions hebdomadaires au chômage enregistrent leur niveau le plus faible depuis 1973 tandis que l’indicateur PCE, privilégié par la FED pour mesurer l’inflation, est ressorti à +1.9% sur un an au mois de janvier, pour un objectif de 2%, à la faveur de sa plus forte progression mensuelle en quatre ans. Les indicateurs PMI mesurant la vigueur de l’activité dans le secteur manufacturier et dans celui des services au mois de février ont par ailleurs largement surpassé les prévisions des économistes.

En conséquence, selon les données de CME ou du bookmaker britannique Betfair, la crédibilité d’une hausse de taux de la FED lors de sa prochaine réunion le 15 mars dépasse désormais 85%.

En Europe, la hausse des prix à la consommation atteint 2% sur un an au mois de février, rejoignant ainsi la cible de la BCE pour la première fois depuis début 2013. Mais en dehors des secteurs volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation stagne à 0.9%, renforçant l’idée que les prix progressent essentiellement grâce à des facteurs temporaires. Cette situation particulière encourage les argentiers européens à poursuivre leurs efforts de soutien et plusieurs responsables ont déjà prévenu qu’il n’y aurait aucun changement de cap en 2017 malgré les critiques redondantes en provenance d’outre-Rhin.

La monnaie unique reste en outre menacée par d’autres risques baissiers alors que les élections législatives aux Pays-Bas, également prévues le 15 Mars, devraient sensiblement renforcer l’influence de l’extrême droite eurosceptique dans le pays et que l’étau se resserre à nouveau sur la Grèce à l’approche de nouvelles échéances l’été prochain.

Graphiquement, en données quotidiennes, l’Euro conserve un biais baissier sous notre résistance à 1.0671 USD. Le récent rebond technique au contact de sa moyenne mobile à 100 jours représente par ailleurs une occasion opportune d’initier ou de renforcer une position vendeuse en visant toujours un retour vers notre support de moyen terme à 1.0391 USD.