(Actualisé avec nombre d'hectares dévastés)

par Rod Nickel

ANZAC, Alberta, 5 mai (Reuters) - L'important incendie de forêt qui fait rage non loin de Fort McMurray dans la province canadienne de l'Alberta progresse en direction du sud et a conduit les autorités à procéder jeudi à de nouvelles évacuations, alors que les 88.000 habitants de la ville ont déjà dû quitter les lieux.

Cet incendie non contrôlé, qui a déjà consumé certaines parties de la ville, a entraîné l'arrêt de la production pétrolière dans la région.

Le sinistre, pour ce qui est de la ville de Fort McMurray, pourrait coûter aux assureurs dans les neuf milliards de dollars canadiens (6,15 milliards d'euros), ce qui serait de loin la catastrophe naturelle la plus coûteuse qu'ait jamais connue le Canada, selon une étude de BMO Marchés des capitaux, filiale de Banque de Montréal.

La banque fait le comparatif avec l'incendie qui avait ravagé la localité de Slave Lake, dans l'Alberta, en 2011.

"Etant donné que Fort McMurray est près de dix mois plus grand que Slave Lake, une catastrophe de cette ampleur touchant presque tout Fort McMurray pourrait coûter aux assureurs dans les neuf milliards de dollars canadiens", a déclaré Tom MacKinnon, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

Les autorités ont ordonné jeudi l'évacuation des communautés d'Anzac, de Gregoire Lake Estates et de Fort McMurray First Nation, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la ville de Fort McMurray.

L'incendie géant, qui à la date de mercredi avait parcouru 7.500 hectares de terrains et détruit 1.600 constructions, a progressé au point que jeudi, les autorités parlaient de 85.000 hectares dévastés, soit dix fois la taille de Manhattan.

Alors que certains quartiers de Fort McMurray ont déjà été réduits en cendres, les conditions météorologiques de faible humidité et de forte chaleur favorisent la progression des flammes.

La ville de Fort McMurray est située non loin de sites d'exploitation de sables bitumineux. Le feu a pris dimanche au sud-ouest de la ville. (Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)