par une récolte avancée au Brésil

Londres (awp/afp) - Le cacao a nettement progressé cette semaine grâce aux craintes entourant la récolte en Côte d'Ivoire tandis que le café à profité de nouvelles prévisions de déficit. Le sucre a en revanche accusé le coup sur fond de démarrage précoce de la récolte brésilienne.

- Le cacao sauvé par la Côte d'Ivoire -

Les cours du cacao sont parvenus à se reprendre cette semaine, bénéficiant toujours d'inquiétudes sur la récolte en Côte d'Ivoire, qui ont pris le dessus sur la publication de données décevantes concernant le concassage en Europe et aux États-Unis.

La tonne de cacao a même atteint vendredi à Londres 2.232 livres, au plus haut en trois semaines, tandis qu'elle est montée le même jour à New York jusqu'à 3.031 dollars, un maximum en quinze jours.

"Les nouvelles baissières sur la demande provenant (des chiffres du) concassage européen ont pris tout le monde par surprise car ils ont fait état d'une baisse de la demande alors que l'on s'attendait davantage à une hausse", a noté Almuhanad Melhim, économiste pour le cabinet IHS.

Selon les données publiées mercredi par l'Association européenne du cacao (ECA), les volumes européens de concassage de cacao ont atteint 337.029 tonnes au premier trimestre 2016, contre 337.706 au premier trimestre 2015, soit une baisse de 0,2% sur un an alors que selon les analystes de Commerzbank, "le marché avait anticipé une hausse de 2 à 5%".

Les perspectives étaient encore plus sombres en Amérique du Nord, où le volume de concassage a chuté de 2,2% sur un an à 118.790 tonnes au premier trimestre 2016.

"Cependant, les inquiétudes concernant la production de la Côte d'Ivoire (le premier producteur mondial de fèves de cacao, ndlr) en raison d'un temps sec ont continué à protéger les prix", a ajouté M. Melhim.

- Le café aidé par la sécheresse en Asie -

Les prix du café ont connu une semaine en deux temps, progressant tout d'abord fortement avant de se stabiliser.

La tonne de robusta a même atteint mardi à Londres 1.597 dollars, un maximum en cinq mois, avant de reprendre son souffle.

Les cours ont en effet pu bénéficier en début de semaine d'un léger accès de faiblesse du billet vert, devise dans laquelle sont libellés les achats de café, qui sont du coup rendus moins onéreux pour les acheteurs munis d'autres monnaies.

A plus long terme, les cours restaient soutenus, selon Bob Maltsbarger, économiste pour le cabinet IHS, par les incertitudes concernant l'effet réel de la sécheresse sévissant chez les principaux producteurs de café en Asie du Sud-Est.

"Le Vietnam (premier producteur de robusta au monde, ndlr) et l'Indonésie (qui est également un important producteur de robusta) en particulier ont vu leurs inquiétudes croître cette semaine alors que le phénomène climatique El Nino a significativement réduit la productivité des arbres et diminué les estimations de production pour ces pays pour l'année à venir", a souligné M. Maltsbarger.

Des craintes corroborées, selon Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, par la révision des estimations de production de Rabobank pour la saison prochaine.

Alors qu'ils tablaient précédemment sur un surplus de production de 3,7 millions de sacs (de 60 kg) pour la saison 2016/2017, les experts de la banque néerlandaise anticipent désormais un léger déficit de 700.000 sacs, et précisent qu'ils s'attendent en particulier à un déficit plus prononcé de la récolte de robusta.

- Le sucre sous pression à cause du Brésil -

Contrairement au cacao et au café, les cours du sucre sont restés sous pression cette semaine, baissant dans un premier temps avant de tenter une reprise à compter de jeudi.

La tonne de sucre blanc s'est même enfoncée mercredi à Londres jusqu'à 425 dollars, un minimum en plus d'un mois, et celle de sucre brut a atteint le même jour à New York 14,28 cents, un plus bas en un mois et demi.

L'un des principaux facteurs baissiers expliquant ce déclin a été, comme les semaines précédentes, le démarrage inhabituellement tôt de la saison de concassage des cannes à sucre au Brésil - premier producteur mondial de sucre - en mars, a estimé Sébastien Marlier, analyste matières premières chez The Economist Intelligence Unit.

Les experts de Commerzbank attribuaient pour leur part ce lancement précoce de la saison au fait que la précédente avait dû s'achever plus tôt en raison de précipitations.

"Par conséquent, des quantités considérables de canne à sucre sont restées dans les champs et seront traitées dès le début de la nouvelle saison", ont-ils poursuivi.

Dans ce contexte, la prochaine publication d'Unica, l'association des industriels du secteur du sucre au Brésil, (dévoilant) les données sur le broyage de cannes à sucre pour les deux premières semaines d'avril donnera le ton sur le rythme auquel la saison brésilienne a débuté", a précisé Ryland Maltsbarger, économiste pour le cabinet IHS.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.564 dollars vendredi à 13H35 GMT, contre 1.507 dollars la tonne pour livraison en mai le vendredi précédent à 14H15 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 124,65 cents, contre 119,55 cents la livre pour livraison en mai sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 428,20 dollars, contre 420,50 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 14,73 cents, contre 14,31 cents la livre pour livraison en mai sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 2.226 livres sterling, contre 2.153 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.989 dollars, contre 2.893 dollars sept jours plus tôt.

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