Londres (awp/afp) - Le café a reculé cette semaine alors qu'une récolte abondante s'annonce, tandis que les pertes du sucre, dans une situation similaire, ont été plus modérées et que le cacao est resté stable.

- Le café croule sous ses récoltes -

Mardi, la tonne de robusta a atteint 1.676 dollars, à son plus bas depuis juin 2016, tandis que l'arabica est resté stable.

"Les prix des deux cafés sont sous pression ces dernières semaines dans l'attente de bonnes récoltes dans leurs plus grands producteurs, le Vietnam pour le robusta et le Brésil pour l'arabica", ont commenté les analystes de Commerzbank.

Le robusta souffre tout particulièrement car, outre la récolte vietnamienne, les productions en Ouganda et en Inde ont surpris par leur abondance, a expliqué Carlos Mera, analyste chez Rabobank, à l'AFP.

"Les prix devraient cependant se reprendre à moyen terme, quand le marché se rendra compte que la récolte brésilienne de robusta va principalement rester dans le pays pour la consommation interne", a-t-il estimé.

- Le sucre à la peine -

Le sucre a atteint mardi son plus bas niveau depuis un mois et demi, à 13,70 cents a livre de sucre brut à New York et à 361 dollars la tonne de sucre blanc à Londres.

Si le contrat de mars, qui fait actuellement référence, est toujours sous pression, les contrats à plus long terme sont cependant en meilleure forme, a relevé Nick Penney, analyste du courtier Sucden.

"Cela pourrait suggérer que les marchés ont intégré que le Brésil allait se concentrer sur la production d'éthanol plutôt que sur le sucre après la récolte de canne de l'année prochaine", a-t-il estimé.

Le parlement brésilien a en effet adopté la loi RenovaBio, qui vise à privilégier l'utilisation de carburants biologiques.

- "Chocfinger" quitte le cacao -

Les cours du cacao sont resté proches des niveaux bas atteints la semaine dernière.

Alors que les prix ont chuté avec une récolte record en 2016-2017, les marchés s'inquiètent désormais de voir la récolte suivante, qui vient de commencer en Afrique de l'Ouest, atteindre des niveaux moindres mais très fournis, qui ne permettraient pas au marché de se rééquilibrer.

Par ailleurs, le fonds d'investissement d'Anthony Ward, dont l'influence sur les cours du cacao au début des années 2010 lui avait valu le surnom de "Chocfinger", a fermé, a rapporté l'agence Bloomberg.

"Les matières premières comme le cacao et le café ont été débordées par des investisseurs qui utilisent des logiciels algorithmiques", a-t-il expliqué à Bloomberg, rendant le travail d'investisseurs se basant sur les fondamentaux du marché plus difficile.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1.725 dollars vendredi à 15H00 GMT, contre 1.729 dollars le vendredi précédent à 14H50 GMT mais pour le contrat de janvier. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 120,80 cents, contre 122,70 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 361,80 dollars, contre 369,40 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 13,75 cents, contre 14,18 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 1.406 livres sterling, contre 1.401 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 1.876 dollars, contre 1.875 dollars sept jours plus tôt.

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