Berlin (awp/afp) - Le gouvernement allemand s'est montré optimiste mercredi sur les perspectives économiques et s'attend à voir le chômage poursuivre son recul, malgré une prévision de croissance légèrement abaissée à 2,3% cette année.

"L'économie allemande reste dynamique et la croissance se poursuit", a résumé le ministre de l'Economie Peter Altmaier, brossant un tableau fait d'exportations au beau fixe, d'investissements "massifs" des entreprises et plus largement de demande intérieure soutenue.

La croissance du produit intérieur brut devrait accélérer cette année, à 2,3% après 2,2% l'an dernier, mais un peu moins que les 2,4% attendus par le gouvernement lors de ses dernières projections de janvier.

Néanmoins, le ministère de l'Economie table sur une hausse encore très soutenue du PIB l'an prochain, de 2,1%, une première projection bien plus optimiste que le 1,7% anticipé par la Bundesbank pour la même période.

Surtout, le chômage en Allemagne devrait établir l'an prochain "un nouveau record à la baisse", même avec un million d'actifs en plus, se rapprochant ainsi du "plein emploi", a promis le ministre conservateur, proche de la chancelière Angela Merkel.

"Les habitants de notre pays profitent de la croissance: les revenus continueront d'augmenter sensiblement dans les prochaines années", a insisté M. Altmaier, alors que le partage des fruits de la prospérité allemande a été un thème clé de la campagne électorale l'an dernier.

Dans le détail, l'Allemagne devrait voir croître cette année les dépenses publiques (+2,6%) nettement plus que les dépenses privées (+1,7%), résultat des compromis politiques trouvés en constituant le nouvel attelage gouvernemental entre conservateurs et socio-démocrates.

Au total, la demande intérieure devrait accélérer, progressant de 2,3% contre 2,2% en 2017. En revanche et comme l'an dernier, les importations (+5,8%) augmenteront plus que les exportations (+5,0%), une dynamique qui doit se poursuivre en 2019 et contribuera à réduire l'énorme excédent courant allemand.

L'inflation, indicateur surveillé de près par la Banque centrale européenne, est attendue stable cette année, à 1,8%, mais devrait remonter à 2,0% l'an prochain, sous l'impulsion notamment des fortes hausses de salaires négociées ces derniers mois dans plusieurs branches dont la métallurgie.

Si M. Altmaier a reconnu des "inquiétudes" sur l'évolution des relations commerciales, sans s'écarter cependant du langage tenu depuis des mois par l'Allemagne sur ce thème, la principale préoccupation porte dans l'immédiat sur le manque de main-d'oeuvre.

Sans être "en surchauffe", l'économie allemande souffre déjà d'une "sur-utilisation" de ses capacités, notamment dans le secteur de la construction, et devra composer à moyen terme avec le vieillissement de sa population, qui cantonne sa croissance potentielle "sous les 2%".

"Une entreprise sur deux" peine déjà "à pourvoir durablement des postes" et 45% d'entre elles redoutent "de devoir ajuster leur production à la baisse", alerte ainsi Volker Treier, patron de la chambre de commerce DIHK, dans un communiqué.

"Il est d'autant plus important pour nous que les mesures prévues par l'accord de coalition", telles que le renforcement de la formation professionnelle et l'amélioration de l'offre de garde à la journée, "soient mises en oeuvre rapidement", exhorte-t-il.

afp/rp