Le consommateur allemand tire pleinement parti du dynamisme du marché du travail, de la hausse des salaires réels et de coûts d'emprunt ultra-bas, tandis que les entreprises exportent plus grâce à une relance de la demande tant en Europe qu'aux Etats-Unis et en Chine.

"Il n'y a rien qui laisse penser que cette croissance dynamique de l'économie allemande s'arrête brutalement", observe Jörg Zeuner, économiste en chef de KfW. "Nous pensons donc que l'emploi battra de nouveaux records en 2018, ainsi qu'une hausse sensible des salaires réels".

L'Office fédéral du travail a annoncé mercredi que le nombre de chômeurs en données corrigées des variations saisonnières (CVS) avait diminué de 29.000 à 2,442 millions en décembre, alors que les économistes interrogés par Reuters projetaient une baisse de 12.000 seulement.

Le taux de chômage a ainsi été ramené à 5,5% le mois dernier, comme celui, révisé, de novembre, au plus bas depuis la réunification de 1990. Sur la totalité de l'année 2017, le taux de chômage a baissé à 5,7% contre 6,1% en 2016.

Les données publiées mardi par Destatis, l'institut fédéral de la statistique ont montré que la population active allemande avait connu en 2017 sa plus forte augmentation depuis dix ans, pour atteindre un record de 44,3 millions de personnes.

L'institut d'études économiques Ifo estime que la population active sera de 44,8 millions d'actifs cette année et de 45,2 millions l'an prochain.

Autant de bonnes nouvelles pour la chancelière Angela Merkel, qui peine à former un gouvernement de coalition 100 jours après les législatives de septembre.

Pour sa part, l'Office fédéral du travail a fait état mercredi de 761.000 postes vacants en décembre, ce qui laisse penser que les entreprises ont du mal à trouver rapidement du personnel qualifié.

L'embellie ne profite cependant pas à l'ensemble des Allemands: le nombre de chômeurs de longue durée n'a pratiquement pas changé ces dix dernières années, et reste proche d'un million. Et ce malgré une croissance économique estimée par la Bundesbank, la banque centrale nationale, à 2,6% l'an passé, ajustée des effets calendaires, et projetée à 2,5% cette année.

L'Office fédéral de la statistique publiera la semaine prochaine ses données provisoires du produit intérieur brut (PIB).

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Michael Nienaber