(Actualisé avec Schulz et Andrea Nahles paras 8-10)

BERLIN, 15 janvier (Reuters) - Les conservateurs allemands ont cherché lundi à rassurer les sociaux-démocrates à propos de l'accord préliminaire conclu vendredi dernier entre le bloc CDU/CSU et le SPD, soulignant que le document de travail servant de base aux négociations était voué à des "améliorations".

Les dirigeants du parti social-démocrate doivent convaincre les délégués du bien-fondé de la formation d'une nouvelle "grande coalition" avant leur congrès du 21 janvier, où le compromis conclu avec la CDU après 25 heures de discussions exploratoires sera soumis au vote.

Des voix se sont élevées durant le week-end au sein du SPD pour s'opposer à des négociations formelles avec l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et son alliée bavaroise, l'Union chrétienne-sociale (CSU), si le document de travail n'est pas sérieusement amendé.

La base du SPD reproche notamment à sa direction l'absence, dans le texte de compromis de 28 pages, d'une hausse de l'imposition des plus riches ou d'un traitement égal des systèmes de santé public et privé.

"Le document sera revu et amélioré au cours des négociations formelles car nous nous sommes penchés jusqu'ici sur seulement treize questions centrales", a assuré lundi sur la chaîne de télévision ZDF le ministre-président CDU du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, Armin Laschet.

"Mais nous ne repartirons pas de zéro. Les gens veulent que nous formions un gouvernement, ils en ont assez de ces négociations qui n'en finissent pas", a-t-il ajouté.

ANDREA NAHLES SOUTIENT L'ACCORD

Le numéro un du SPD, l'ancien président du parlement européen Martin Schulz, et d'autres responsables du parti se rendent actuellement dans les fédérations locales pour tenter de les convaincre d'accepter les négociations formelles avec les conservateurs.

Schulz défend l'accord, déclarant dans une interview que publie mardi le réseau de presse RND: "Nous avons avancé sur une longue série de points qui vont vraiment améliorer la vie des gens". Et si le SPD n'a pas obtenu tout ce qu'il souhaitait, "ce que nous avons fait avancer justifie l'ouverture de négociations sur la formation d'une coalition".

Andrea Nahles, qui dirige le groupe social-démocrate au Bundestag, va dans le même sens, déclarant au journal Passauer Presse que le SPD a marqué des points sur la question des retraites, de l'éducation, du marché du travail ou encore des soins infirmiers.

"Nous devons cesser de dénigrer le résultat (de l'accord)", a-t-elle estimé, en disant son espoir de voir une majorité du SPD l'entériner.

Même si le congrès du SPD accepte d'ouvrir des négociations, un quatrième mandat à la chancellerie n'est pas assuré pour Angela Merkel car Martin Schulz s'est engagé à faire approuver tout accord de coalition par les 443.000 membres de son parti.

D'autant plus que toute tentative de "lâcher du lest" en direction des sociaux-démocrates risque de se heurter à l'opposition des ultraconservateurs de la CSU.

"J'ai du mal à imaginer que nous puissions changer de manière substantielle lors des négociations l'accord conclu à l'issue des discussions exploratoires", a ainsi estimé le dirigeant CSU Markus Söder. (Joseph Nasr, avec Thomas Escritt à Berlin et Jörn Poltz à Munich; Tangi Salaün, Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français)