par Holger Hansen et Paul Carrel

BERLIN, 21 janvier (Reuters) - Le Parti social-démocrate (SPD) allemand décidera ce dimanche s'il entame formellement des discussions avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel en vue de former un nouveau gouvernement de coalition.

Martin Schulz, le numéro un du SPD, est cependant confronté à une vive opposition aussi bien de l'aile gauche du parti que de ses jeunes militants, qui estiment que le SPD doit rester dans l'opposition pour se réinventer après avoir subi en septembre son plus mauvais résultat de l'après-guerre.

Après que la CDU et le SPD ont signé le 12 janvier un premier accord préparatoire en vue d'une "grande coalition", quelque 600 délégués, réunis à Bonn, débattront dans la journée de cette question avant de passer au vote.

Ce vote sera suivi de près par tous les dirigeants européens, qui espèrent voir l'Allemagne sortir de la période d'incertitude politique dans laquelle le pays est plongé depuis les élections législatives du 24 septembre.

Ce scrutin, en plus du mauvais score du SPD, avait également été marqué par une forte baisse de la CDU. Dans un premier temps, Martin Schulz avait exclu tout nouvel accord avec les conservateurs afin que le parti "se refasse une santé" dans l'opposition.

Il s'était ravisé, notamment sous la pression du président fédéral Frank-Walter Steinmeier, après l'échec des négociations entre la CDU/CSU, les libéraux et les Verts.

Vendredi, Martin Schulz a appelé les membres de sa formation à approuver l'ouverture de négociations formelles avec les conservateurs, soulignant que de nouvelles élections ne feraient qu'affaiblir le parti.

Plusieurs membres de l'état-major du SPD ont exprimé samedi leur optimisme sur les chances de voir leur formation politique approuver l'ouverture de discussions.

Cet optimisme est notamment alimenté par la recommandation faite à ses membres par le SPD de Rhénanie-du-Nord-Westphalie d'approuver ces discussions. Elle a toutefois assorti cette préconisation d'une exigence, celle de voir leur chef de file, Martin Schulz, obtenir davantage de concessions sur les questions du travail, de la santé et de l'immigration.

"Je m'attends à ce qu'une majorité soutienne les négociations sur la coalition", a déclaré Andrea Nahles dans un entretien accordé au Welt am Sonntag.

Lars Klingbeil, secrétaire général du SPD, a lui aussi déclaré au quotidien régional Neue Osnabrücker Zeitung s'attendre à ce que les délégués approuvent l'ouverture des négociations.

"Le SPD sait très bien ce qu'il veut, ce qu'il ne veut pas et ce qui est bon pour le peuple dans le pays", a-t-il dit.

En déplacement à Sofia, la chancelière allemande Angela Merkel s'est elle aussi dite optimiste sur les chances de voir les délégués du SPD approuver l'ouverture formelle de négociations.

"Nous attendrons le congrès du SPD et nous avons l'espoir que s'ouvrent ensuite les discussions sur (la formation) de la coalition." (Avec la contribution de Michael Nienaber, Nicolas Delame et Benoît Van Overstraeten pour le service français)