Francfort (awp/afp) - Le moral des entrepreneurs allemands a de nouveau baissé au mois de septembre et de manière inattendue, s'éloignant de son plus haut niveau historique atteint en juillet, selon le baromètre Ifo publié lundi.

Basé sur le sondage d'environ 7.000 entreprises, cet indicateur très suivi, qui permet d'avoir une impression de l'activité économique dans les mois à venir, est redescendu à 115,2 points en septembre après 115,9 points en août.

Les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset attendaient à l'inverse un retour à 116 points, un plus haut historique atteint en juillet.

"Les entreprises sont moins satisfaites de la situation actuelle ainsi que des attentes pour les mois à venir", relève Clemens Fuest, président de l'institut Ifo, cité dans un communiqué. "La nouvelle législature démarre cependant avec le soutien d'une conjoncture solide", poursuit-il.

Le moral est particulièrement en baisse dans l'industrie manufacturière, mais "les plans de production restent toutefois expansifs", souligne l'économiste.

Le secteur du commerce de gros marque un recul plus prononcé, tandis que le commerce de détail relève sensiblement la tête. "Les commerçants envisagent en majorité de relever leurs prix", note l'Ifo.

Le baromètre demeure par ailleurs au beau fixe dans le secteur de la construction, où il affiche un niveau record.

"Alors que l'Ifo suggère que le sentiment des entreprises a fléchi à l'approche des élections législatives d'hier, la cause la plus probable de ce déclin repose selon nous sur le niveau récemment élevé de l'euro et non sur l'incertitude politique", estime Stephen Brown, économiste chez Capital Economics.

La perspective d'une coalition au pouvoir à Berlin incluant le parti libéral FDP devrait susciter l'adhésion des entreprises, ajoute l'expert.

La baisse de l'indicateur Ifo en septembre "résulte probablement d'une augmentation des tensions géopolitiques, des problèmes continus dans l'industrie automobile allemande et de l'euro plus fort", souligne de son côté Carsten Brzeski, chez ING Diba. "Les prochains mois vont montrer comment les entrepreneurs allemands réagissent aux résultats des élections de dimanche", estime-t-il.

"Malgré un tassement, le climat des affaires reste exceptionnellement bon, l'économie fonctionne. Néanmoins, beaucoup de travail attend le prochain gouvernement afin que cela se poursuive et que personne ne reste sur le bord de la route", commente Jörg Zeuner, chef économiste de la banque publique KfW.

L'Allemagne a enregistré une croissance robuste de 0,6% au deuxième trimestre, et pour l'ensemble de l'année, le gouvernement allemand est resté jusqu'ici prudent, en tablant sur une croissance de 1,5%, après +1,9% en 2016. Berlin publiera une nouvelle prévision de croissance au cours de l'automne.

afp/rp