A deux jours de la dernière réunion de politique monétaire de l'année de la BCE, AllianzGI estime que l'institution devrait décider de prolonger de six à neuf mois son programme d’achat d’actifs. "En outre, nous nous attendons à ce que Mario Draghi annonce certains ajustements techniques visant à améliorer l’offre d’obligations éligibles, notamment au travers d’une révision à la hausse des limites d’achat par émission et émetteur", ajoute Franck Dixmier, Directeur des gestions obligataires chez Allianz Global Investors.

En revanche, ce dernier réfute absolument la perspective d'une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne. "En effet, il serait particulièrement délicat pour la BCE de pousser le taux de dépôt plus loin en territoire négatif, dans la mesure où la banque centrale cherche ardemment à éviter toute perception de manipulation indirecte de la devise", justifie-t-il.

Deux raisons au moins devraient amener Mario Draghi et les gouverneurs de la BCE à prendre des mesures jeudi. D'abord, les chiffres d'inflation ont été quelque peu décevants, en particulier l'inflation sous-jacente qui est ressortie à 0,8% sur un an en novembre, loin de la cible de 2%. Ensuite, la volatilité de l'environnement politique actuel ne montre aucun signe d'accalmie, observe Franck Dixmier, Directeur des gestions obligataires chez Allianz Global Investors.

Les ajustements attendus permettront à la BCE de bénéficier d'un accès à un gisement plus important d'obligations, tout en conservant sa moyenne actuelle de 80 milliards d'euros d'achats mensuels.

Toutefois, pointe Franck Dixmier, chez AllianzGI, "il est encore difficile de se prononcer avec certitude sur la pérennité de la remontée des taux de rendement qui a suivi l'élection de Donald Trump. Toute déception sur le front de la politique économique du nouveau président américain pourrait entraîner un recul des taux de rendement américains et, par effet de ricochet, induire une pression à la baisse sur les rendements de la zone euro. À l'heure actuelle, les achats de la BCE sont limités aux obligations dont les rendements sont supérieurs au taux de dépôt de -0,4%. Or, la banque centrale ne peut se permettre de prendre le risque de voir son gisement diminuer".