par Leila Abboud et Guillermo Parra-Bernal

PARIS/SAO PAULO, 30 novembre (Reuters) - Altice a annoncé dimanche avoir conclu un accord en vue du rachat des opérations au Portugal du groupe brésilien Grupo Oi pour environ 7,4 milliards d'euros.

"Altice annonce avoir conclu un accord d'exclusivité avec Oi afin de convenir du rachat des actifs portugais de Portugal Telecom", annonce la société dirigée par l'entrepreneur Patrick Drahi dans un communiqué diffusé dimanche soir.

Les deux parties ont maintenant trois semaines pour boucler l'opération et accomplir les formalités d'usage.

Altice a été préféré aux sociétés de capital investissement Apax et Bain qui avaient soumis une offre concurrente.

Le groupe va ainsi renforcer sa position au Portugal et ajouter un actif supplémentaire à son portefeuille dans le câble et le mobile qui n'a cessé de grossir ces dix dernières années.

Altice, qui est notamment présent en France, en Israël et en République dominicaine, a bouclé la semaine dernière sa plus grosse acquisition avec le rachat par sa filiale Numericable du numéro deux français du mobile SFR.

Ce nouvel accord scelle de facto le démantèlement de la fusion compliquée entre Oi et le portugais Portugal Telecom , mise à mal en début d'année par les déboires financiers du groupe portugais dans le cadre du scandale qui a touché Espirito Santo.

Altice possède déjà deux petits actifs dans le câble au Portugal. Le rachat de l'ancien monopole du pays va lui permettre de rivaliser avec Vodafone et Optimus .

Altice prévoit d'utiliser sa trésorerie existante et de lever de la dette pour financer l'opération. Son offre valorise Portugal Telecom à 7,4 milliards d'euros en cash et hors dette et inclut 500 millions d'euros de paiements additionnels conditionnés à la future génération de revenus de Portugal Telecom.

La vente pourrait également avoir des répercussions sur la recomposition du marché des télécoms qui est en préparation au Brésil.

Oi discute avec des concurrents pour tenter de racheter et de scinder Tim Participacoes, le numéro deux local du mobile.

Mais Oi doit vendre certains actifs pour alléger sa dette, qui représente environ 46 milliards de reals, et se doter de marges de manoeuvre financières.

Une source directement au fait de la situation a déclaré à Reuters le mois dernier que Oi, Telefonica et America Movil travaillaient à une offre représentant 32 milliards de reals pour TIM, contrôlé à 67% par Telecom Italia avec l'objectif de se répartir par la suite entre eux ses activités.

Selon des analystes et des banquiers, l'offre pourrait être présentée dans les jours qui suivront la confirmation de la vente de Portugal Telecom.

(Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Pierre Sérisier)