Trimestres après trimestres, la question qui taraudait les analystes à chaque saison des résultats était de savoir si 60%, 70% ou plus des sociétés avaient dépassé les attentes. La donne vient de changer au 3ème trimestre 2018, avec des séries de révisions en baisse d'objectifs inédites depuis plusieurs années. Après l'Automobile ou les semiconducteurs, c'est au tour des secteurs liés à la consommation d'être rattrapés. Même le sanctuaire californien est touché, puisque les chiffres d'Amazon et Alphabet ont déçu les investisseurs hier soir. Cela ne signifie pas que les résultats baissent, mais plutôt que leur progression ralentit, un phénomène largement sous-estimé par la communauté financière.
 
L'analyse positive de la situation boursière actuelle pourrait ressembler à cela : la baisse des marchés actions est une réaction normale à des attentes trop élevées. Elle illustre le réajustement des cours à la réalité des comptes. Point positif, le marché n'est qu'en phase de correction et devrait donc se stabiliser et remonter pour la fin de l'année. Point négatif, les professionnels des projections financières ont été victimes de l'emballement bien connu de la machine, qui leur a fait perdre du discernement dans leur façon d'appréhender les résultats futurs des entreprises. Evidemment, une analyse moins bienveillante conduit à siffler la fin du "supercycle" économique et laisse craindre que la correction ne se transforme en marché baissier, surtout si les aléas économiques négatifs du moment se concrétisent. Ces zones de risques incluent, toujours, le Brexit, l'Italie, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le pétrole et les barrières douanières.
 
En attendant, les publications d'entreprises continuent ce matin avec en Europe, LafargeHolcimElectrolux, Eni, IAG, SES, Stora Enso ou Total. Aux Etats-Unis, Charter Communications, Colgate-Palmolive et Phillips 66 sont au programme. Hier soir, Valeo et Seb ont lancé des avertissements.
 
Les temps forts économiques du jour
 
La première estimation du PIB américain du 3ème trimestre (14h30 : consensus +3,3%) et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan (16h00 : consensus 98,9) seront les deux principaux indicateurs du jour.
 
L'euro reste sous pression, avec une descente à 1,13666 USD. L'once d'or se tient à 1 232 USD après avoir légèrement reculé hier. Le Brent perd -0,2% à 76,40 USD et le WTI -0,3% à 66,68 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
                                                                                                                       
  • SocGen abaisse de 103 à 92 EUR son objectif sur Alten en restant acheteur.
  • Independent Research abaisse d'acheter à conserver son objectif sur Anheuser Busch Inbev, en abaissant de 105 à 75 EUR son objectif.
  • HSBC passe d'alléger à conserver sur Burberry, malgré un objectif ramené de 2 100 à 1 950 GBp.
  • DZ Bank passe de conserver à acheter sur Capgemini, revalorisé de 112 à 122 EUR.
  • DZ Bank rehausse de vendre à conserver son opinion sur Equinor, revalorisé de 190 à 220 NOK.
  • HSBC passe d'acheter à conserver sur Fiat Chrysler, avec un objectif ramené de 21 à 15 EUR.
  • DZ Bank reste acheteur d'Infineon mais réduit de 26,40 à 20,80 EUR son objectif.
  • HSBC passe de conserver à acheter sur LVMH malgré un objectif ramené de 340 à 325 EUR.
  • HSBC reste acheteur de Kering mais ajuste de 610 à 540 EUR son objectif.
  • JP Morgan passe de neutre à surpondérer sur Kion, malgré un objectif réduit de 66 à 59,50 EUR.
  • HSBC passe de conserver à acheter sur Moncler, malgré un objectif ramené de 39 à 37 EUR.
  • Jefferies démarre le suivi de Nanoco à l'achat en visant 65 GBp.
  • Barclays passe de sousperformance à neutre sur Saint Gobain en visant 36 EUR.
  • HSBC abaisse de conserver à alléger sa recommandation sur Salvatore Ferragamo, avec un objectif réduit de 21 à 19 EUR.
  • Morgan Stanley réduit de 80 à 78 EUR son objectif sur Schneider Electric, en restant à pondération en ligne.
  • AlphaValue abaisse de 172 à 143 EUR son objectif sur Sopra Steria, en restant acheteur.
  • HSBC passe de conserver à acheter sur The Swatch Group, malgré un objectif ramené de 490 à 420 CHF.
  • Jefferies reste neutre sur Valeo, avec un objectif ramené de 32 à 27 EUR.
  • Evercore abaisse de 55 à 25 EUR son objectif sur Valeo, en passant de surperformance à performance en ligne.
  • HSBC passe de conserver à acheter sur Worldline en visant 53 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Valeo lance un nouvel avertissement, Groupe Seb avertit également, mais pas Total, qui relève ses prévisions. La décision de lancer de nouvelles centrales EPR opérées par Electricité de France ne sera pas prise avant 2021, selon un document de travail gouvernemental. Peugeot lance son service d'autopartage à Washington. Danone renforce sa politique en faveur du plastique biosourcé. Saint Gobain, Amundi, Unibail, Gemalto, Bureau Veritas, Covivio, AltranStef, Ipsos, Samse, Groupe Pizzorno, Sword, LDLC ont publié leurs comptes. Les créanciers d'Essar Steel valident l'offre d'ArcelorMittal. S&P rehausse à "A-" la dette de Gecina, perspective stable.
 
Les trimestriels d'Alphabet et Amazon déçoivent, les titres baissent post-séance, d'autant que la première entreprise citée est aux prises avec une affaire de dissimulation de comportement(s) sexuel(s) répréhensible(s). Intel et Gilead affichent en revanche de bons résultats. Ryanair enterre la hache de guerre avec ses syndicats belges. Des rumeurs circulent sur une arrivée en bourse de Gefco, l'ancien pôle logistique de PSA. On parle aussi d'une grosse IPO dans les cryptomonnaies en Europe, Bitfury.