Contexte
L'embargo russe sur les produits agricoles et agroalimentaires européens (excepté le vin), en vigueur jusqu' 8 août 2015 en réponse aux sanctions des pays occidentaux dans le cadre de la crise ukrainienne, pèse sur le secteur agro-alimentaire français. La France est le dixième fournisseur de la Russie, derrière l'Allemagne, la Pologne et devant l'Italie et l'Espagne. Selon le président du principal syndicat agricole, la FNSEA, le commerce agroalimentaire avec la Russie croît de 10% par an depuis une dizaine d'années et représente un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros. Cet embargo intervient alors que la situation est déjà difficile pour le secteur, qui a enregistré pour la première fois un net recul en volume de sa production au premier semestre 2014 (-2,2% contre + 0,6% en 2013), selon l'Insee. L'Association Nationale des Industries Alimentaires (Ania) estime que, depuis le début de l'année, un millier d'emplois ont été supprimés. La situation est particulièrement critique dans les secteurs du porc et de la volaille. En cause, notamment, la guerre des prix, qui pèse sur la rentabilité.

Perspectives et enjeux
Les innovations se multiplient, portées par le fait que l'alimentation est une valeur refuge en temps de crise. Tester de nouvelles saveurs, multiplier les plaisirs de la nourriture représentent le coeur des innovations (63%), bien avant la santé (20% en France et 14% ailleurs dans le monde). Toutefois le prix demeure le premier critère d'achat pour 40% des consommateurs, d'après le cabinet d'études XTC. Selon l'Insee, à fin août, les prix alimentaires ont reculé de 1,5% sur un an. Fait inquiétant : les professionnels du secteur estiment que la consommation n'a pas pour autant été augmentée. L'Ania s'inquiète de la situation spécifique de la France, pour laquelle la production alimentaire a reculé de 1,1% depuis le début de l'année 2014, alors qu'elle a progressé de 1% en Grande-Bretagne et en Allemagne.