Contexte
Les acteurs de l'agroalimentaire souffrent, comme l'indique le rebond des défaillances d'entreprises dans le secteur. Selon la Coface, en octobre 2014, le nombre de faillites dans l'industrie a augmenté de 3,3% sur douze mois, alors qu'il a baissé de 2,3â‰% dans l'ensemble du secteur manufacturier. Ce mouvement serait le résultat de la baisse des prix des produits alimentaires, qui pèse sur les marges des entreprises du secteur. Alors qu'elle a longtemps été considérée comme résiliente, l'industrie agroalimentaire traverse aujourd'hui une période inédite. Confrontés à une guerre des prix des grandes marques en France, même Nestlé, Unilever, Danone et Coca-Cola suppriment des postes ou ferment des usines. A cela s'ajoute un changement extrêmement rapide du poids des marchés. Ainsi les marchés chinois, japonais et indien de l'alimentation et des boissons pèsent aujourd'hui près de trois fois le marché américain. Cette nouvelle donne requiert des adaptations majeures et des investissements substantiels pour les entreprises.

Perspectives et Enjeux
Dans un contexte chahuté, trois stratégies sont gagnantes : miser sur le développement de produits premium, sur l'international, â‰l'Asie étant la cible privilégiée, et/ou sur les services digitaux. De façon générale, l'innovation est un axe stratégique de développement. Cela correspond à un récent virage stratégique des industriels. En effet, avec le début de la crise, en 2008, ils avaient sensiblement réduit leurs ambitions dans ce domaine, ce qui a été souligné par un recul sensible des budgets marketing et R&D des industriels. Aujourd'hui ces derniers s'orientent de plus en plus vers des innovations de services qui leur permettent de nouer une relation avec les consommateurs au-delà de l'acte d'achat. La stratégie de Coca-Cola, avec ses bouteilles personnalisées et leur relais sur les réseaux sociaux, en est un bon exemple. Dans le même temps des acteurs comme Unilever, Procter & Gamble et Nestlé rationnalisent leurs portefeuilles de marques.