Contexte
Le marché français de l'assurance-vie retrouve les faveurs des épargnants. La collecte nette du mois de juillet (dépôts moins retraits) a atteint 3,9 milliards d'euros, alors qu'en mai et en juin elle avait seulement dépassé le milliard d'euros. Cette tendance positive provient de la baisse de rémunération du Livret A, qui est passée de 1,25% à 1% début août, son plus bas niveau historique. Les fonds en euros de l'assurance-vie ont, eux, servi, avant impôts, en moyenne 2,8% en 2013. Mais les assureurs, confrontés au défi de taux d'intérêt durablement bas, vont avoir de plus en plus de difficulté à maintenir les rémunérations. Certains professionnels soulignent que le modèle de l'assurance-vie en euros est aujourd'hui fragilisé : les compagnies d'assurance, qui doivent investir dans des obligations d'Etat moins rémunératrices, subissent une baisse significative de leurs marges financières. C'est pourquoi certains groupes comme AXA ou Groupama réorientent les épargnants vers les unités de compte (UC), des supports investis directement dans des actions, ou d'autres classes d'actifs. Pour le moment la collecte est néanmoins toujours réalisée à 85% sur les supports en euros, qui présentent l'avantage d'offrir la garantie du capital aux assurés.

Perspectives et Enjeux
Les grandes agences de notation estiment que les prix de la réassurance, déjà orientés à la baisse lors des derniers renouvellements, devraient encore reculer en 2015. Le rendement des fonds propres moyen (RoE) devrait s'établir entre 7% et 9% en 2014 et 2015, contre 14% sur les cinq dernières années, d'après Standard & Poor's. Pour les assureurs, les futurs produits d'assurance-vie euro-croissance présentent une alternative aux contrats en unités de compte et aux fonds en euros. Ils font espérer de meilleurs rendements que les fonds en euros, l'épargnant ne disposant de la garantie du capital qu'à un horizon d'au moins huit ans. Ce produit, jugé trop complexe par certains, ne sera toutefois pas proposé par tous les acteurs.