Contexte
Les deux constructeurs de trains chinois CSR Corp et China CNR ont finalisé leur fusion, donnant naissance au groupe CRRC Corporation Limited. C'est le plus important conglomérat ferroviaire en termes de chiffre d'affaires, qui sera un concurrent redoutable pour Siemens, Alstom et Bombardier. Disposant de solides moyens financiers, il cherche déjà à réaliser une acquisition en Europe, pour prendre pied sur le marché européen et consolider son savoir-faire sur certaines technologies.
L'industrie ferroviaire européenne est entrée dans une phase de fusions-acquisitions. Ainsi le fabricant de trains et de métros italiens AnsaldoBreda a été récemment repris par le japonais Hitachi. Deux scénarios sont possibles. Dans le premier, l'un des trois grands acteurs, Alstom, Bombardier ou Siemens reprend un plus petit intervenant, comme le suisse Stadler, l'espagnol CAF ou l'allemand Vossloh. Autre possibilité : un mariage entre deux des grandes entreprises européennes. En 2014 Siemens avait déjà envisagé un tel rapprochement avec Alstom, mais le dirigeant de ce groupe, Patrick Kron, y était opposé.

Perspectives & Enjeux
L'agence de notation Standard & Poor's estime que l'industrie ferroviaire européenne est bien entrée dans une nouvelle période de fusions et acquisitions, qui devrait perdurer dans les prochaines années. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. Premièrement la standardisation du matériel roulant et des infrastructures dans l'Union Européenne, renforcée la mise en place du système européen de gestion du trafic ferroviaire. A cela s'ajoute une pression accrue sur la compétitivité des acteurs du marché. Les compagnies qui investissent plus pourront mieux se différencier grâce à la qualité de leurs produits (confort des trains, coûts d'opération, sécurité,...). Alors que le réseau ferroviaire européen est en effet en grande partie déjà construit, surtout en Europe de l'Ouest, la demande concerne essentiellement des remplacements de matériel, et non la mise en place de nouvelles lignes.