Contexte
D'après la Fédération française de l'Assurance, pour la première fois depuis décembre 2013, la collecte nette d'assurance-vie (prestations versées aux épargnants moins cotisations encaissées) en France a été négative de 100 millions d'euros au mois d'octobre 2016. Les prestations ont augmenté entre septembre et octobre, passant de 9,6 à 10,2 milliards. Quant aux cotisations, elles ont atteint 10,1 milliards d'euros en octobre, contre 11 milliards en octobre 2015, dans un contexte de baisse de la rémunération des fonds euros. Les assureurs multiplient les initiatives pour que les contrats en unités de compte (UC), plus risqués que les fonds euros, se développent. En octobre leur part dans la collecte brute a atteint 24,7% mais demeure à 19% sur les dix premiers mois de l'année.
Les assureurs européens s'adaptent à leur environnement de taux bas. Generali, le numéro trois du secteur en Europe, a publié un résultat net en baisse de 5,9% sur les neuf premiers mois de l'année, mais en hausse sur le seul troisième trimestre (+6,4%). En difficultés en 2015, son concurrent Zurich Insurance Group a dégagé sur les neuf premiers mois de l'année un résultat net en hausse de 11%. L'assureur néerlandais Aegon est revenu dans le vert au troisième trimestre, avec un résultat net de 358 millions d'euros.
Perspectives & Enjeux
Dans un environnement de taux bas, la profitabilité des assureurs dommages européens est menacée selon Moody's. La baisse moyenne de leurs profits pourrait s'élever entre 10% et 20 % en moyenne en cumulé sur les trois prochaines années, en se basant sur la perspective d'une diminution du rendement de leurs placements comprise entre 10 et 35 points de base par an sur cette période.
Néanmoins les assureurs dommages peuvent jouer sur leurs tarifs. Moody's estime que la plupart des assureurs-dommages auraient besoin de faire passer des hausses tarifaires de moins de 1% par an (et de 0,5% en moyenne). Mais en France, l'intense compétition et la faible croissance de l'économie limitent la capacité des assureurs à augmenter leurs prix.