d'entreprises

PARIS (awp/afp) - La Bourse de Paris, relativement rassurée par la réunion de la Banque centrale européenne, va comme ses voisines européennes être rythmée par les publications des résultats d'entreprises la semaine prochaine.

Après s'être beaucoup interrogés sur les politiques monétaires des banques centrales, les investisseurs ont gagné un peu de répit côté macroéconomie pour se concentrer sur la saison des publications qui battra son plein, que ce soit à Paris, Londres ou Francfort.

"C'est une semaine importante pour les entreprises, il est probable que c'est cela qui va permettre au marché de réagir, davantage que les événements macroéconomiques", note ainsi Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud AM France.

En France, le marché attendra les résultats d'Air Liquide et Total dans le secteur énergétique, mais aussi des valeurs des télécoms comme Orange, ou encore de Renault et Peugeot dans l'automobile.

Même son de cloche de l'autre côté de la Manche, avec des annonces attendues de la plupart des grandes banques (Barclays, RBS, Lloyds), mais aussi du laboratoire pharmaceutique GSK et du groupe aérien International Airlines Group.

A Francfort, les mastodontes de l'indice vedette DAX dévoileront aussi leur bilan, ceux de Deutsche Bank jeudi étant attendus avec une certaine nervosité.

Le marché s'inquiète de la santé de la première banque allemande, menacée d'une amende géante aux États-Unis pour solder un litige lié aux crédits immobiliers "subprime" de 2008-2009, et spéculent depuis des semaines sur une augmentation de capital.

- "Semaine charnière" -

Ces publications d'entreprises viendront s'ajouter à celles de la semaine écoulée, qui a vu "des résultats hétérogènes, avec notamment des secteurs défensifs qui ont déçu", remarque M. Bruzzo. Ainsi, le géant mondial des verres ophtalmiques Essilor a été chahuté sur la place parisienne après avoir déçu les attentes.

"A l'inverse, il y a eu de bonnes publications dans les secteurs dits plus cycliques", les plus sensibles à la conjoncture, note-t-il. L'équipementier automobile Valeo a par exemple bondi vendredi après de très bons résultats.

"Ces publications ont permis au marché de progresser", ajoute M. Bruzzo, même s'il y a eu "une forte rotation entre les secteurs".

Mais les derniers jours ont surtout eu pour point d'orgue une réunion de la Banque centrale européenne, jeudi, très attendue par des marchés à l'affût d'éclaircissements sur les intentions de l'institution.

"C'était une semaine charnière", observe Franklin Pichard, directeur général chez Kiplink Finance.

"La BCE était face à un exercice compliqué. Mario Draghi devait rassurer sans rien promettre. Il a balayé d'un revers de la main la question de la réduction du rachat d'actifs en trouvant les mots pour rassurer les marchés", poursuit-il.

Le dirigeant de la BCE a répété son intention de "continuer à agir, si nécessaire, en utilisant l'ensemble des instruments de (son) mandat". Il n'a toutefois pas donné de nouveaux indices quant à l'avenir du +quantitative easing+, comme espéré par les marchés.

Les gouverneurs ont par ailleurs également décidé sans surprise jeudi de garder le principal taux directeur à 0%, son plus bas niveau historique.

Bien que circonspects, les propos de M. Draghi ont "permis de donner une feuille de route à peu près claire pour la fin de l'année", fait valoir M. Pichard.

"Quand on lit entre les lignes, on voit que la réunion de décembre sera orientée sur la prolongation du rachat d'actifs après le mois de mars 2017", poursuit-il.

Et comme la Fed ne devrait pas faire de nouvelles annonces avant décembre non plus, les investisseurs sont "rassurés à double titre pour ces prochaines semaines", estime M. Pichard.

Cela leur permettra de se préparer en douceur au prochain gros rendez-vous, à savoir les élections américaines du 8 novembre.

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