Dimanche 25 janvier 2015, le parti de la gauche radicale de M. Tsipras, Syriza, remporte les élections législatives en Grèce avec 149 sièges au parlement sur 300. Il ne remporte pas la majorité absolue et devra probablement dans les heures qui viennent tenter de former un gouvernement de coalition avec Potami et/ou le parti indépendantiste grec, indique Oddo AM. Ces deux derniers partagent en partie mais pas totalement les options défendues par M. Tsipras.

Néanmoins constituer une majorité rapidement ne devrait pas poser de problème et c'est une bonne nouvelle pour les marchés qui détestent l'incertitude, indique la société de gestion.

Dès avant le résultat des élections, M. Tsipras a tenté de mener un exercice périlleux qui consiste à la fois à contenter ses électeurs - fin de l'austérité, augmentation des salaires et retraites, renégociation de la dette, fin du « diktat » de la Troïka - mais également la communauté internationale (pas de sortie de la zone euro).

Les semaines qui viennent vont être porteuses de volatilité puisqu'il faudra à M. Tsipras naviguer entre satisfaction de son électorat et la réalité économique, prévient Oddo AM. Les marges de manoeuvre du nouveau gouvernement sont en effet étroites :

Renégociation de la dette : plus des trois quart de la dette grecque est détenue par des institutions internationales et le service de la dette ne représente que 2.5% du PIB (soit un chiffre à peu près en ligne avec les autres pays de l'euro zone à 2.7% en moyenne). M. Tsipras souhaite obtenir quelque chose : taux, durée etc... tout sera affaire de compromis.

Remboursements immédiats : deux obligations viennent à échéance en mars et août. Leur remboursement est lié au maintien des programmes structurels... discussions serrées, effets de manche, psychodrame grecoallemand à venir à la une des médias.

Renégociation des termes du programme structurel : c'est sans doute là que les électeurs de M. Tsipras l'attendent le plus... et que les électeurs d'Espagne vont regarder de près... effet boule de neige anti-austérité en Europe?

Dans l'immédiat, estime Oddo AM, on pourrait assister à quelques prises de profit sur les actions après le rally « Draghi ».

Néanmoins, la société de gestion ne voit pas de raison de fond pour que ce marché soit durablement perturbé après ce week- end alors qu'il bénéficie de supports techniques forts (euro en baisse, pétrole, taux bas). Oddo AM continue de penser que la meilleure couverture sur le risque « grec » est constituée des obligations souveraines longues des pays core, Allemagne en tête. Les prochains mois verront de fortes fluctuations des marchés au gré des déclarations et négociations des « nouveaux » partenaires européens. Restons donc investis mais couverts, conclut Oddo AM.