NEW YORK (awp/afp) - Le regain d'enthousiasme concernant les mesures promises par Donald Trump a relancé Wall Street, la propulsant à de nouveaux records alors qu'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) se profile mercredi.

Sur la semaine écoulée, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 3,06% à 19.756,85 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 3,59% à 5.444,50 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 3,08% à 2.259,53 points.

"Quelle semaine!" s'est exclamé Hugh Johnson de Hugh Johnson Advisors, la Bourse de New York s'étant même offert le luxe de finir vendredi sur un triple record pour ces indices.

Après avoir passé sans ciller l'obstacle d'un net vote négatif au référendum italien et la démission du Président du Conseil Matteo Renzi qui en a découlé, le marché n'a eu d'yeux que pour les mesures qu'il attend du futur président américain.

"Les impôts sur les sociétés vont baisser et cela va doper les bénéfices des entreprises, et le marché le prend en compte", a jugé Hugh Johnson qui citait également les promesses de dépenses d'investissement et de déréglementation de certains secteurs.

En l'absence de véritables précisions à ce sujet, l'attention des investisseurs s'est portée sur les nominations aux postes clefs de l'administration Trump, notamment celle d'un ami des pétroliers à la protection de l'environnement, qui fait suite à l'annonce de financiers de Wall Street au Trésor et au Commerce.

"Ces nominations vont dans le sens d'un rêve éveillé pour Wall Street", a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert.

- Banques centrales -

Au cours de la semaine, la certitude que la Banque centrale européenne (BCE) allait conserver une politique monétaire accommodante après la prolongation de son programme de rachats d'actifs, même si à un rythme légèrement moins élevé, a encore rassuré les investisseurs.

"La semaine prochaine vous avez une importante actualité...qui n'est pas importante: la Fed va se réunir et augmenter ses taux", a estimé Hugh Johnson à l'unisson des autres analystes.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) entame mardi deux jours de réunions, à l'issue desquels il devrait annoncer son le premier relèvement des taux depuis un an, très probablement d'un quart de point.

Au delà de cette décision très largement attendue, les investisseurs s'interrogent sur le nombre de hausses qui pourraient intervenir en 2017, un rythme trop rapide pouvant pénaliser la Bourse.

"Je ne vois pas une Fed qui gâche l'ambiance", a estimé Gregori Volokhine, expliquant que la banque centrale américaine fondait ses décisions sur les données économiques et qu'elle ne pouvait pas anticiper les effets de la future politique de Donald Trump, qui ne prendra ses fonctions qu'en janvier.

Car c'est bien les attentes suscitées par le programme du président élu qui devraient rester le principal carburant de Wall Street.

"La croissance va être meilleure que prévue et ce n'est pas un phénomène de court terme", a avancé Gregori Volokhine qui reconnaissait toutefois que le marché "allait connaitre des hauts et des bas".

A l'approche de la fin de l'année, les marchés pourraient en tous cas bénéficier d'un effet saisonnier, des gestionnaires de fonds cherchant à améliorer la performance annuelle de leur portefeuille.

"Le marché a tendance à augmenter quand on se rapproche des fêtes. Il attire de l'argent qui était jusque là resté sur la touche", a expliqué Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

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