BUENOS AIRES, 4 mars (Reuters) - Le procureur argentin qui a repris l'enquête sur les allégations selon lesquelles la présidente Cristina Fernandez aurait tenté de dissimuler les preuves d'une implication de l'Iran dans l'attentat de 1994 contre un centre communautaire juif a annoncé mercredi avoir fait appel du non-lieu dont vient de bénéficier la chef de l'Etat dans cette affaire.

Cristina Fernandez a été blanchie la semaine dernière par la justice, les accusations ayant été jugées irrecevables par le tribunal.

Mais le procureur Gerardo Pollicita, qui a repris l'affaire après la mort de son collègue Alberto Nisman, dont le corps a été découvert le 19 janvier à son domicile, a indiqué mercredi qu'il n'entendait pas en rester là.

"Une hypothèse criminelle aussi grave et importante sur le plan institutionnel que celle présentée par M. Nisman justifie que l'on se donne tous les moyens pour essayer d'établir l'entière vérité sur ce qui s'est passé", a-t-il expliqué dans un communiqué annonçant sa décision de faire appel.

Alberto Nisman accusait Cristina Fernandez d'avoir tenté de couvrir l'affaire afin de renouer des relations diplomatiques et commerciales avec Téhéran, ce que la présidente a jugé absurde.

On ignore toujours les circonstances exactes du décès du procureur, survenu alors qu'il s'apprêtait à déposer devant une commission parlementaire, mais cette disparition brutale a donné lieu à d'importantes manifestations le mois dernier contre la lenteur de l'enquête. (Hugh Bronstein,; Tangi Salaün pour le service français)