BUENOS AIRES, 25 novembre (Reuters) - Le nouveau président argentin Mauricio Macri a confié mercredi le ministère des Finances à Alfonso Prat-Gay, ancien cadre de JP Morgan et ex-président de la Banque centrale, et s'est adjoint les services de plusieurs personnalités du monde des affaires très critiques à l'égard de la politique du gouvernement sortant.

Juan José Aranguren, ancien membre de la direction locale de Shell, a été nommé au ministère de l'Energie et Federico Sturzenegger, ex-directeur de la Banco Ciudad de Buenos Aires, prendra la tête de la banque centrale si le titulaire du poste, Alejandro Vanoli, démissionne, a annoncé Marcos Pena, futur chef de cabinet du président, lors d'une conférence de presse.

Mauricio Macri, candidat de l'opposition libérale, a remporté dimanche le second tour de l'élection présidentielle avec 51,5% des suffrages. Il était opposé au péroniste Daniel Scioli, dauphin de la présidente sortante Cristina Fernandez, qui, après deux mandats, ne pouvait se représenter.

Pendant la campagne, il s'est engagé à relancer une croissance économique anémique, à juguler l'inflation et à en finir avec la corruption. Lundi, il a réclamé la démission d'Alejandro Vanoli et du personnel de la banque centrale pour permettre au nouveau gouvernement de désigner une équipe en laquelle il aura toute confiance.

Le futur président, qui prendra ses fonctions le 10 décembre, a par ailleurs annoncé mardi avoir choisi Susana Malcorra, chef de cabinet du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, pour le poste de ministre des Affaires étrangères, signalant une rupture avec la ligne diplomatique de Cristina Fernandez.

Il a eu mardi soir un bref entretien avec Cristina Fernandez pour préparer la passation de pouvoir, mais en est sorti visiblement contrarié.

"Nous aurions aimé avoir une meilleure compréhension de la situation avant le 10 décembre. La rencontre n'a pas été aussi bonne qu'elle aurait dû", a-t-il déploré.

Mauricio Macri a annoncé pendant la campagne électorale qu'il ouvrirait le pays aux capitaux en levant les mesures de contrôle des changes. Il veut aussi éliminer les taxes sur les exportations de maïs et de blé et réduire progressivement les droits perçus sur les chargements de soja. Il entend également mettre fin au bras de fer entre l'Argentine et les détenteurs d'obligations souveraines du pays qui ont rejeté par deux fois, en 2005 et 2010, des rééchelonnements de la dette nationale. (Richard Lough et Sarah Marsh; Jean-Philippe Lefief pour le service français)