KUALA LUMPUR, 2 août (Reuters) - Le monde de l'athlétisme risque d'être pris dans une nouvelle affaire de dopage au vu des résultats de tests sanguins d'athlètes transmis à plusieurs médias, rapporte la BBC dimanche.

Le Sunday Times britannique et le groupe de radio-diffusion allemand ARD/WRD disent avoir eu accès aux résultats de 12.359 tests sanguins effectués sur plus de 5.000 athlètes sur une durée de 11 ans.

L'analyse des tests par des scientifiques montre que plus de 800 athlètes ont donné des échantillons sanguins qui étaient ou "anormaux" ou "suggéraient grandement" le dopage, rapporte la BBC qui dit avoir vu les documents.

Des tests sanguins anormaux ne sont pas en eux-mêmes une preuve de dopage, mais la publication de ces données risque d'embarrasser l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF en anglais) à moins d'un mois des championnats du monde d'athlétisme à Pékin.

"Nous devons attendre la transcription de tout cela avant de faire des commentaires", a déclaré dimanche à la presse le secrétaire général de l'IAAF, Essar Gabriel.

Le président de l'IAAF, Lamine Diack, qui doit démissionner ce mois-ci, a dit qu'il n'était pas au courant.

"Si vous l'avez vu, vous pouvez me dire ce que ça dit", a-t-il déclaré, alors qu'il se trouvait à Kuala Lumpur pour une session du Comité international olympique (CIO).

Selon la BBC, un tiers des médailles gagnées dans les épreuves d'endurance aux Jeux olympiques et aux championnats du monde entre 2001 et 2012 ont été remportés par des athlètes dont les tests étaient "suspects".

Sebastian Coe, candidat à la présidence de l'IAAF, a promis de mettre en place un organisme anti-dopage spécial pour l'athlétisme.

L'élection du nouveau président de l'IAAF aura lieu le 19 août à Pékin. L'ancien champion olympique de saut à la perche Sergueï Boubka est lui aussi candidat.

(Karolos Grohmann avec Nick Mulvenney à Sydney; Danielle Rouquié pour le service français)