* Réunion de sécurité autour de May

* L'attaque de Londres survient un an jour pour jour après les attentats de Bruxelles

* Trois lycéens français sont au nombre des blessés (Ajoute contexte sur le type d'attaque)

LONDRES, 22 mars (Reuters) - Une attaque terroriste a ensanglanté mercredi le coeur de Londres, où un assaillant a lancé sa voiture sur des piétons traversant le pont de Westminster avant de pénétrer dans l'enceinte du Parlement britannique, juste à côté.

Il a tué deux piétons et poignardé à mort un policier avant d'être abattu par la police. L'attaque a fait en outre une vingtaine de blessés, dont certains sont gravement atteints.

Trois lycéens français, originaires de Concarneau, en Bretagne, figurent au nombre des blessés.

L'assaillant a apparemment agi seul, a déclaré le chef de l'antiterrorisme britannique, Mark Rowley.

Armé d'un couteau, il s'est introduit dans l'enceinte du Parlement, y a poignardé un policier avant d'être abattu par la police dans une cour intérieure au pied de Big Ben.

Cette attaque est survenue un an jour pour jour après les attentats de Bruxelles, qui ont fait 32 morts à l'aéroport Zaventem puis dans une station de métro proche des institutions européennes.

"Nous traitons cet incident comme une attaque terroriste et le service de l'antiterrorisme a ouvert une enquête sur les événements survenus aujourd'hui", a déclaré Mark Rowley.

L'assaillant, a-t-il dit, a fauché des piétons sur le pont de Westminster au volant d'une voiture avant d'emboutir le véhicule contre des barrières juste devant le Parlement, où il a pénétré.

La Première ministre britannique, Theresa May, a relevé que le lieu de l'attaque n'était pas un hasard.

"Le terroriste a choisi de frapper au coeur de notre capitale, là où les gens de toutes natioanalités, de toutes religions, de toutes cultures se rassemblent pour célébrer les valeurs de liberté, de démocratie et de liberté d'expression", a-t-elle dit devant sa résidence du 10, Downing Street.

La Grande-Bretagne, a-t-elle ajouté, saura résister au terrorisme et tous les efforts entrepris pour saper les valeurs qu'elle défend sont voués à l'échec.

LOUP SOLITAIRE

Le mode opératoire de l'attaque de Londres rappelle l'attentat de Nice le 14 juillet dernier, qui a fait 86 morts, et celui, commis aussi par un homme seul au volant d'un camion, de Berlin en décembre, qui a fait 12 morts.

Ces deux attaques ont été revendiquées par le groupe Etat islamique (EI). Commis par des "loups solitaires", des attentats de ce type sont faciles à organiser, relèvent les experts de la question.

"Ce genre d'attaque ne nécessite pas de préparation particulière, c'est très low cost, c'est à la portée de n'importe qui", explique le député socialiste français Sébastien Pietrasanta. "Il s'agit souvent de passage à l'acte individuels. Ça peut-être assez spontané".

Pour Jean-Charles Brisard, président d'un centre de réflexion sur le terrorisme, l'attaque commise mercredi à Londres est manifestement "rudimentaire dans sa conception".

"On a des attentats de plus en plus imprévisibles aujourd'hui, avec des armes rudimentaires, armes de poing, armes blanches, véhicules", dit-il.

CHUTE DANS LA TAMISE

Une femme témoin des faits dit avoir vu une voiture-bélier foncer sur des piétons sur le pont, semant la panique dans la foule des passants.

L'un des blessés gisait sous un bus. Une femme tombée dans la Tamise en a été repêchée avec de graves blessures. Plusieurs des personnes renversées par la voiture saignaient abondamment.

Theresa May, qui s'est dit "en pensée" avec les victimes et leurs familles, a présidé dans la soirée une réunion de crise.

Le président François Hollande s'est entretenu avec elle au téléphone et lui a adressé les condoléances de la France. Un avion de la flotte gouvernementale devait partir dans la soirée pour Londres avec les familles des trois lycéens blessés.

Le président américain, Donald Trump, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont été parmi les premiers dirigeants étrangers à exprimer leur soutien au gouvernement britannique.

Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, qui se trouvait dans un taxi lors de l'attaque sur le pont dit avoir vu cinq victimes et pris une vidéo de la scène.

La Chambre des Communes, qui était en séance, a interrompu ses travaux lors de l'incident et les députés ont reçu ordre de rester à l'intérieur du bâtiment. Elle devrait toutefois reprendre ses travaux normalement jeudi.

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a assuré ses administrés que des renforts de police allaient être déployés dans les rues de la capitale. "Les Londoniens ne cèderont jamais au terrorisme", a-t-il promis.

La Grande-Bretagne est placée actuellement au deuxième niveau le plus élevé pour ce qui est de l'alerte à la sécurité, soit "grave", ce qui signifie que les probabilités d'attentats sont jugées fortes.

En mai 2013, deux islamistes britanniques avaient tué à l'arme blanche un soldat dans une rue du sud-est de Londres.

Mais les attentats les plus meurtriers remontent à juillet 2005. Quatre islamistes britanniques avaient tué 52 personnes lors d'attaques suicide dans le réseau des transports londoniens, des stations de métro et un autobus. (Toby Melville et William James, avec Kylie Maclellan, Elizabeth Piper et la rédaction de Londres et Adrian Croft à Paris, Eric Faye et Gilles Trequesser pour le service français)