(Actualisé avec communiqué du ministère de l'Intérieur)

ANKARA, 17 mai (Reuters) - Une personne au moins a été tuée lors d'une manifestation qui a donné lieu à de violents débordements mercredi soir à Kazeroon, dans le sud de l'Iran, rapporte jeudi l'agence de presse iranienne Fars.

Des manifestants ont incendié un commissariat de police, ajoute l'agence, qui fait également état d'au moins six blessés.

"Un petit nombre de gens se sont rassemblés pour dénoncer une décision prise par les autorités locales", explique l'agence, précisant qu'il s'agit d'un redécoupage administratif divisant plusieurs quartiers de la ville pour les fusionner en une nouvelle localité.

Le ministère de l'Intérieur a accusé les "ennemis" de l'Iran d'être responsables de ces troubles et lancé un appel au calme.

"Le ministère exhorte la sage population de Kazeroon à se montrer vigilante face aux complots des groupes d'opposition et des ennemis de l'Iran", a dit le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence Tasnim.

"Ceux (...) qui veulent créer du désordre et mettre en danger la sécurité nationale seront fermement punis conformément à la loi."

Joint par l'agence de presse Isna, un responsable local de la province de Fars, où se trouve Kazeroon, a déclaré que la situation était "sous contrôle" mais a mentionné des manifestations sporadiques.

L'agence Fars a par ailleurs réfuté les informations "fausses et exagérées" émanant de groupes de l'opposition iranienne qui affirment que les affrontements dans Kazeroon ont fait plusieurs morts et conduit à des dizaines d'arrestations.

L'agence Tasnim indique quant à elle que la ville, située à 900 km au sud de Téhéran, était depuis des semaines le théâtre de rassemblements pacifiques contre cette décision de redécoupage administratif.

Les autorités locales, poursuit l'agence, ont promis de suspendre le projet mais la population est contrariée par l'absence d'une annonce officialisant cet engagement.

Dans son communiqué, le ministère de l'Intérieur déclare que le projet est "suspendu pour un réexamen attentif prenant en compte les doléances logiques de la population".

En décembre dernier, l'Iran a été confronté à une vague de manifestations contre la faiblesse du niveau de vie dans 80 villes de province. (Parisa Hafezi Henri-Pierre André pour le service français)