En termes de capitalisation, c’est le japonais TOYOTA MOTOR CORP qui se place sur la première marche du podium, avec plus de 158 milliards d’euros au 30/06/2017.
  • Sur les deux derniers exercices, son chiffre d’affaires a progressé de 8.5% (en passant de 214.5 à 232,6 milliards d’euros) alors que son résultat net a abandonné 12%.
  • Son cours a reculé de près de 2.5% sur deux ans glissants alors qu’à l’inverse, les dividendes sont passés de 1.59 en 2016 à 1.77 en 2017 (+11%).
  • Le groupe met l’accent pour l’avenir sur la nécessité d’investir massivement en R&D dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA), de la conduite autonome et des véhicules « propres », zéro émission. Il favorise les fusions et acquisitions pour bénéficier des progrès technologiques, reconfirmer la qualité de ses véhicules et rester innovant en automatisant les tâches de routine grâce à la RPA (Robotic Process Automation). A ce titre, le PDG Akio Toyoda a décidé en décembre 2016 de créer une coentreprise interne afin de lancer la production de véhicules 100% électriques d’ici 2020. De plus, il a signé début août 2017 un accord avec Mazda dans le but de développer davantage leur collaboration autour des produits technologiques et pour fonder ensemble une nouvelle usine aux Etats-Unis pour un montant d’environ 1.6 milliard de dollars, pour faire face à leurs nouveaux concurrents tels que Google et Tesla.
Le constructeur allemand DAIMLER se retrouve à la deuxième place du classement avec plus de 71 milliards d’euros de capitalisation fin juin 2017.
  • Le chiffre d’affaires du groupe a grapillé 2.5% sur les deux dernières périodes fiscales (en passant de 149.5 milliards en 2015 à 153.3 milliards d’euros en 2016) et son résultat net de 9.4%. A noter que sur l’année 2016, Daimler a « fait mieux que jamais », pour reprendre les termes du PDG du Groupe Dieter Zetsche. Pour la première fois, il a vendu près de 3 millions de véhicules, ce qui constitue un record pour le groupe.
  • Son cours a progressé de 3% sur deux ans glissants et son dividende par action est passé de 2.45 en 2014 à 3.25 en 2015 et 2016 (soit, +23%).
  • Le constructeur allemand focalise sa stratégie à horizon 2020 sur la révolution numérique et les voitures électriques. Il souhaite tout d’abord renforcer son activité principale (à savoir la production de voitures de première classe, type Mercedes-Benz), développer ses parts de marché, notamment dans les pays asiatiques, devenir leader en technologies « vertes », en voitures autonomes et connectées. Pour illustrer ces propos, nous pouvons noter que le groupe a annoncé investir dans la création de joint-ventures avec différentes sociétés (dont les start-ups américaines Via et Turo) afin de mettre en commun leurs technologies et leurs savoir-faire. De plus, un « méga spin off » pourrait bientôt avoir lieu : selon les analystes de la banque américaine Evercore ISI, Daimler, qui est actuellement organisé en différentes divisions (voitures, camions, fourgonnettes et autobus, et services financiers) pourrait être réorganisé l’année prochaine sous forme de holding, avec une structure juridique et une cotation sur les marchés financiers distinctes pour chacune des entités.
C’est l’allemand VOLKSWAGEN qui se hisse à la troisième place du classement avec près de 70 milliards de capitalisation à la fin du premier semestre. 
  • Le groupe Volkswagen a vu son chiffre d’affaires passer de 213.3 milliards en 2015 à 217.3 milliards d’euros en 2016, soit progresser de 1.9% et son résultat net de 3.4% sur la même période.
  • Son cours a diminué de près de 18% depuis septembre 2015 en raison du scandale de « dieselgate » et son dividende par action qui était passé de 4.80€ en 2014 à 0.11€ en 2015, est remonté à 2.00€ l’année passée.
  • Comme ses concurrents, Volkswagen va investir des milliards d’euros pour tenter de devenir le leader mondial de l’électromobilité d’ici 2025 et souhaite étendre son positionnement au-delà de la Chine et de l’Europe, notamment en intensifiant ses activités aux Etats-Unis. Pour arriver à ses fins, le groupe se concentre sur les modèles clés de la région nord-américaine, les SUV et les berlines. De plus, il se sépare de plusieurs modèles plus traditionnels et moins rentables, à l’image de la possible vente de la marque Ducati.  A noter que certaines difficultés pèsent encore sur les projets du groupe, tels que les problèmes de pompe à essence fin août / début septembre, qui ont concerné plus de deux millions de véhicules aux Etats-Unis et en Chine, ou encore le projet de recours collectif d’Angela Merkel, en pleine campagne législative, qui permettrait d’indemniser tous les propriétaires allemands de véhicules Volkswagen suite au scandale.
Les plus grands constructeurs du monde se sont donnés un objectif : commercialiser des voitures 100% électriques à partir de 2020 et faire de l’écoconduite une priorité pour tous et un concept rentable. Ils ont pour cela restructuré leur business plan, mis l’accent sur les innovations technologiques et sur les fusions & acquisitions. Ces différents plans stratégiques ont été dévoilés courant 2016 et force est de constater qu’ils s’avèrent déjà payants :

Toyota a enregistré un chiffre d'affaires de 57.6 milliards d’euros au premier trimestre 2017 (contre 54.08 milliards au Q1 2016). Daimler a pour sa part enregistré un chiffre d’affaires de 38.78 milliards d’euros (contre 35.05 milliards au Q1 2016) et Volkswagen de 56.2 milliards (contre 50.9 milliards au Q1 2017), et ils ont ainsi tous relevé leurs objectifs pour l’année en cours.

Et Renault dans tout ça ... ?

Toutefois, en termes de véhicules vendus depuis janvier, c’est l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi qui s’est hissée sur la première marche du podium avec 5.27 millions de véhicules vendus en six mois contre près de 5.13 millions pour Toyota, 1.6 millions pour Daimler et 5.16 millions pour Volkswagen. Pour rappel l’alliance Renault-Nissan est née en 1999, il y a 18 ans et ont ensuite acquis en octobre 2016 la société Mitsubishi Motors, afin de bénéficier de sa présence en Asie du sud-est. La volonté du groupe d’ici 2018 est d’« atteindre 5.5 milliards d’euros de synergies annuelles » dans le but de continuer à réaliser des économies d’échelle, d’être présent dans les quatre coins du globe et de profiter des avancées technologiques de chacun. L’Alliance compte ainsi voir son chiffre d’affaires progresser de 40% en cinq ans et dévoilera son plan stratégique 2018-2022 à partir d’octobre, néanmoins elle ne compte pas sur le Salon de Francfort pour faire parler d’elle car ni Nissan, ni Mitsubishi ne participent à cet évènement.