L'économie japonaise reste moribonde malgré tous les efforts des décideurs politiques. En revanche, l'économie des États-Unis termine l'année en relativement bonne forme. De plus, la croissance américaine semble bien partie pour recevoir l'année prochaine un bon stimulus sous la forme d'une politique budgétaire plus conciliante, ce qui signifie que les taux d'intérêt américains devraient vraisemblablement continuer à augmenter, souligne Aviva dans ses perspectives 2017.

"Bien que le dollar américain ait fortement rebondi ces deux derniers mois, par rapport au yen japonais il reste 6 % en dessous de son niveau de début 2016. Alors que le marché est vraisemblablement encore saturé en yen en conséquence du mouvement d'achat de " valeurs refuges " qui a eu lieu en début d'année, nous pensons que le yen risque de s'affaiblir considérablement", indique la société de gestions d'actifs.

"Notre principale prévision est qu'il va encore augmenter de 10 % pour atteindre son précédent record de 125 yens, enregistré au milieu de l'année 2015. Mais il pourrait vraisemblablement aller jusqu'à 140 yens si la Banque du Japon lançait un programme d'assouplissement monétaire particulièrement agressif".

Un yen fort n'est cependant pas compatible avec les objectifs des autorités japonaises, car il rendrait plus difficile la lutte contre la déflation. En septembre, la Banque Centrale japonaise a introduit des mesures de contrôle de la courbe des taux, un nouvel outil dans son arsenal de politiques extraordinaires utilisé depuis la crise financière. Ces mesures incluent un engagement à maintenir le rendement des obligations souveraines à dix ans proche de zéro. "Si, comme nous le prévoyons, les rendements obligataires continuent de grimper aux États-Unis et ailleurs dans le monde, une telle politique va vraisemblablement affaiblir le yen."

Les actions de la Banque du Japon donnent au gouvernement la possibilité de financer dans un avenir proche des emprunts illimités à un taux d'intérêt très bas. Étant donné la force du mandat du Premier ministre Shinzo Abe et le manque de résultat des " Abenomics " jusqu'à présent, il est probable que le Japon adopte des mesures de relance budgétaire, ce qui augmentera sûrement la pression à la baisse sur le yen.

"Dans le même temps, nous pensons que la Réserve Fédérale américaine risque d'augmenter les taux d'intérêt plus vite que ne le prévoit le marché, renforçant encore le dollar américain", note Aviva.

Le principal risque auquel est exposée cette stratégie est celui d'un nouvel épisode d'aversion pour le risque semblable à celui observé à la fin de l'année dernière, qui avait entraîné une forte appréciation du yen.