Après avoir largement souffert en début d'année des craintes d'un fort ralentissement de l'économie chinoise et du recul des cours des matières premières, les marchés émergents retrouvent quelques couleurs ces dernières semaines. "Ces tout derniers mois, la Chine n'a pas fait l'objet de surprises négatives aux yeux des investisseurs et le prix du pétrole s'est stabilisé sur l'espoir d'un accord sur le gel de la production mondiale", explique Sonsoles Castillo, chef-économiste spécialiste des scénarios financiers chez BBVA Research.

"Surtout, le marché a conservé sa confiance dans la prudence et le conservatisme de la Fed, dans son processus de relèvement des taux directeurs, ce qui a entretenu la relative faiblesse du dollar et milité en faveur des actifs émergents", ajoute l'experte.

Mais pour cette dernière, l'accalmie pourrait être de courte durée et le "sentiment positif (...) s'envoler en raison de la nature éphémère de ces catalyseurs", met en garde Sonsoles Castillo. Pour la chef-économiste spécialiste des scénarios financiers chez BBVA Research, il est maintenant nécessaire "que des facteurs fondamentaux prennent le relais pour que la reprise des marchés émergents s'affirme durablement."

Plus généralement, les actifs émergents pourraient souffrir d'un regain d'aversion pour le risque qui toucheraient les actifs risqués dans leur ensemble dans un contexte marqué par le référendum britannique sur le Brexit et la possible hausse des taux de la Fed de juin.

"Les investisseurs doivent donc rester vigilants à l'égard des marchés émergents, mais surtout à l'égard des actifs dits risqués en général", conclut Sonsoles Castillo, chef-économiste spécialiste des scénarios financiers chez BBVA Research.