Berlin (awp/afp) - La Banque centrale européenne (BCE) devra relever ses taux d'intérêt dès que la situation le permettra, et ce quels que soient les problèmes particuliers d'un pays ou d'une banque, a affirmé lundi le président de la Banque centrale allemande, Jens Weidmann.

"En aucun cas, les taux ne doivent rester aussi bas, plus longtemps que la stabilité des prix ne le rend absolument indispensable", a déclaré le président de la Bundesbank dans une interview accordée à quatre journaux européens, dont la Süddeutsche Zeitung et Le Monde.

"D'éventuels problèmes d'une institution financière et du budget d'un Etat ne doivent pas nous empêcher de normaliser la politique monétaire, dès que cela sera justifié", a poursuivi le chef de la Buba, défavorable au fait que la BCE a aussi désormais le rôle de superviseur bancaire européen.

Critique des mesures monétaires exceptionnelles adoptées par la BCE depuis des mois pour tenter de faire repartir l'inflation et l'économie européenne, Jens Weidmann insiste sur le fait que "plus la période de taux bas dure, plus les risques d'une politique monétaire ultra-accommodante deviennent importants".

Outre avoir abaissé ses taux d'intérêt à leur plus bas niveau historique, la BCE a, pour redynamiser les prix et les crédits, lancé un vaste programme de rachat de titres de dette publics et privés sur les marchés et fait des prêts géants très bon marché aux banques.

"Les taux d'intérêt bas affaiblissent encore davantage la discipline budgétaire. Or les montagnes de dettes peuvent devenir un problème, quand les taux vont à nouveau remonter. Cela ne sera peut-être plus supportable", met en garde Jens Weidmann.

Début août, le président de la Bundesbank avait vivement critiqué la clémence de Bruxelles à l'égard de Madrid et de Lisbonne, en dérapage budgétaire.

afp/al