Première banque française à publier ses résultats pour le deuxième trimestre, la banque de la rue d'Antin a enregistré un résultat net de 2,396 milliards d'euros, largement supérieur au consensus Reuters/Inquiry Financial qui tablait sur 1,905 milliard.

La banque de financement et d'investissement a vu son résultat avant impôt bondir de 48,7% à 1,349 milliard d'euros.

Si, comme de nombreuses banques, BNP Paribas a vu son produit des activités de trading obligataire reculer, avec une baisse de 15,9% pour le segment obligataire, changes et matières premières, l'activité pour les produits actions et dérivés a de son côté progressé de 25,7%.

D'autres métiers aussi, comme la conservation de titres financiers, ou la gestion des liquidités des grandes entreprises, ont contribué à tirer l'ensemble des revenus du pôle CIB, en hausse de 4,6%.

Cette hausse de l'activité s'est faite parallèlement à une diminution de 6% des frais de gestion grâce à un plan d'économies et de digitalisation engagé pour la division début 2016.

"CIB dégage ainsi un effet de ciseau largement positif, et ce pour le 4ème trimestre consécutif, traduisant l'amélioration continue de son efficacité opérationnelle", a souligné la banque dans un communiqué.

"Le contrôle des coûts dans le CIB est positif car l'effet ciseau est déterminant dans la logique d'investissement" dans le titre BNP, estime dans une note l'analyste d'UBS Lorraine Quoirez.

L'action BNP reculait en Bourse vendredi matin, mais selon quatre analystes interrogés par Reuters, cette baisse est imputable à la tendance générale du marché plus qu'aux fondamentaux dévoilés par ses résultats.

Vers 11h00, le titre accusait ainsi un recul limité à 0,39% à 65,74 euros, surperformant ainsi l'indice européen des banques (-1,04%).

D'autres facteurs ont contribué aux bons résultats de la banque, comme la baisse du coût du risque, soit les provisions constituées pour des crédits risquant de ne pas être remboursés.

Cet indicateur s'est replié de 16,3% à 662 millions d'euros alors qu'au même moment les frais de gestions ont légèrement reculé de 0,3%.

LES PLAN D'ÉCONOMIES PORTENT LEURS FRUITS

"Les revenus des pôles opérationnels sont en hausse grâce à la bonne dynamique de l’activité et les frais de gestion diminuent en raison de la mise en oeuvre du plan de transformation", a résumé dans un communiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé.

La vitalité des activités de marchés et de financement aux grandes entreprises contraste avec la banque de détail, dont la hausse de l'activité de prêts et des commissions financières est anesthésiée par la baisse de revenus induite par la faiblesse des taux d'intérêts.

Le produit net bancaire de cette dernière dans les marchés clés du groupe (France, Italie Belgique et Luxembourg) est stable à 3,803 milliards d'euros, comme son résultat avant impôts, à 1,053 milliard (-0.2%).

En France, le groupe se montre un peu moins pessimiste qu'auparavant et anticipe une baisse de 1% des revenus contre une estimation précédente de -3%, a déclaré Thierry Laborde, responsable de la banque de détail pour les marchés domestiques.

La pression concurrentielle reste néanmoins vive en France où une foule de nouveaux entrants, comme les opérateurs télécoms Orange ou Altice se bousculent sur le marché bancaire et font craindre une guerre de prix similaire à celle qui a suivi l'arrivée de Free dans la téléphonie mobile.

BNP a engagé une riposte en rachetant Compte-Nickel, qui compte plus de 500.000 clients via son réseau de buralistes et en misant sur le développement commercial de sa banque en ligne Hello Bank!.

La division des Services financiers internationaux, où sont logés notamment les activités d'assurances et de gestion institutionnelle, reste la plus grosse contributrice aux résultats du groupe avec un bénéfice avant impôts en progression de 11,3% à 1,405 milliard d'euros.

Ce pôle, très diversifié, est moins vulnérable à la faiblesse des taux d'intérêt et constitue un relais de croissance important pour BNP Paribas.

(Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)

par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva

Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Orange, Société Générale, Iliad, Altice