Dans leur point hebdomadaire sur l'allocation d'actifs, Joost van Leenders et Colin Graham, de l'équipe Solutions multi-actifs de BNP Paribas IP, ont fait part de leur inquiétude concernant l'évolution future des rendements obligataires. "Ils se sont tendus aux États-Unis et en Allemagne, mais la tendance haussière semble plus solide aux États-Unis, tandis que nous continuons d’anticiper de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire de la BCE en décembre", constatent-ils.

Les deux experts mettent en garde contre les conséquences d'une hausse continue de ces taux sur les actions "car elle impactera le taux d'actualisation des bénéfices futurs et, partant, le ratio cours/bénéfices".

Pour l'heure, Joost van Leenders et Colin Graham ne s'avancent pas plus sur l'impact exact de cette évolution. "Cet impact pourrait être minime voire positif. À de faibles niveaux de rendement, la corrélation entre les rendements et les multiples cours/bénéfices a tendance à être positive, probablement parce qu'une hausse des rendements signalerait une régression des incertitudes économiques. Toutefois, des rendements plus élevés auraient également des incidences négatives sur l'activité d'emprunt des sociétés ainsi que sur les ratios de service de la dette privée, en particulier après le processus de ré-endettement agressif du secteur américain des entreprises au cours des dernières années", indiquent les deux experts de BNP Paribas IP.

Dans ce contexte, la prudence reste de mise chez le gestionnaire d'actifs. Joost van Leenders et Colin Graham ont ainsi maintenu leur sous-pondération des actions (avec une préférence pour une sous-pondération en Europe), de la dette émergente en devises fortes et des matières premières.

"Nous nous sommes couverts contre le risque de hausse des actifs risqués par le biais d'une surpondération des petites capitalisations américaines par rapport aux grandes. En cas d'appréciation des actifs risqués, nous estimons que les small caps surperformeront. Mais elles devraient également bénéficier du cycle des fusions-acquisitions aux États-Unis. Nous avons également couvert le risque de hausse aux États-Unis avec des options qui nous ont semblé attrayantes", ajoutent-ils.