En dépit de la normalisation des politiques monétaires en cours dans les pays développés, Colm McDonagh, Directeur de la dette émergente chez Insight Investment (BNY Mellon IM), ne s'attend pas à un vent de panique sur les actifs des marchés émergents, qui serait lié à une fuite massive des capitaux. "Plutôt que de s'attendre à une hausse des rendements, notre scénario de base n’anticipe qu’un potentiel haussier limité des rendements des marchés développés, du moins jusqu’à la preuve que des pressions inflationnistes se développent vraiment", indique le gérant.

Dans ce contexte, la dette émergente devrait logiquement être génératrice de rendement attrayant comparé à ceux des marchés développés. Les rendements réels de la dette émergente libellée en devise locale frôlent déjà des hauts historiques, à mesure que l'effet d'entraînement des dévaluations passées de certaines monnaies se fait sentir et la hausse des prix de l'énergie s'estompe.

Sur cette base, une hausse des rendements des marchés développés, où les rendements réels sont à contrario historiquement bas, ne se traduira donc pas forcément par une hausse des rendements des marchés émergents de la même ampleur, souligne BNY Mellon. "S'ils venaient toutefois à fluctuer à un degré similaire à ceux des marchés développés, les rendements nominaux plus élevés des marchés émergents donneraient effectivement plus de protection aux investisseurs", conclut Colm McDonagh.

D'autre part, la communication des banques centrales joue son rôle apaisant et permet que la politique de taux d'intérêt (vers une normalisation progressive) des pays développés soit aujourd'hui bien comprise par les marchés. "Ceci, combiné à la baisse des déficits et à des rendements réels plus élevés dans les marchés frappés de plein fouet par le "taper tantrum" (de 2013), devrait minimiser le risque de réaction violente dans les prochains mois", prévoit le directeur de la dette émergente chez Insight Investment (BNY Mellon IM).

Les rendements nominaux élevés qu'offrent la dette en devise locale et les obligations d'entreprises devraient compenser d'éventuelles chutes des valorisations des actifs.