Prenant acte de la volonté de puissance affirmée de la Chine ou de la Russie, de la redéfinition du rôle des Etats-Unis et de l'essor de puissances régionales comme le Brésil, l'Afrique du Sud, la Turquie (mais aussi l'Égypte, l'Arabie Saoudite, l'Iran et l'Indonésie), BNY Mellon estime que la géopolitique aura une influence beaucoup plus prononcée sur l’évolution des marchés actions mondiaux à l'avenir.

S'ils reconnaissent que les récents événements (Corée du Nord, Crimée, Syrie...) n'ont eu que peu d'impacts directs sur les marchés financiers, les analystes mettent toutefois en lumière trois facteurs à surveiller.

D'abord, "les investisseurs vont se concentrer de plus en plus sur les effets secondaires des événements géopolitiques, plutôt que sur les événements eux-mêmes", assurent Richard Bullock, analyste Senior, et Jim Lydotes, gérant de portefeuille chez BNY Mellon Asset Management North America.

Par exemple, les participants de marché s'attendent déjà à ce que la Corée du Nord développe des armes nucléaires, donc de nouveaux rebondissements dans ce dossier ne risquent pas de les surprendre. Parmi les effets secondaires envisageables sur ce front, nous pourrions imaginer que l'administration Trump punirait un jour la Chine pour avoir soutenu Pyongyang, menant à des représailles de la part de la Chine. La loi du talion qui en résulterait aurait des implications beaucoup plus profondes pour les marchés.

BNY Mellon estime que la gestion active est plus pertinente face au risque politique

Ensuite, "il est probable qu'une prime de risque géopolitique plus élevée deviendra la nouvelle norme pour les marchés à l'avenir", estiment les gérants de BNY Mellon. Les mouvements "tectoniques" qui se produisent sur le plan politique international sont lents mais extrêmement profonds. Les hypothèses politiques libérales, à la base d'un certain nombre de systèmes (le libre-échange, la liberté de circulation et l'État de droit), bénéficient aujourd'hui d'une décote sur les marchés financiers mais de telles idées reçues peuvent évoluer radicalement avec le temps. 

Enfin, BNY Mellon voit dans la résurgence probable du risque politique un argument en faveur de la gestion active. Pour Richard Bullock et Jim Lydotes, "une explication à la récente complaisance à l'égard du risque géopolitique est la montée en puissance de la gestion passive et des ETF, qui a faussé les flux de capitaux vers les marchés actions."