La présidente, Dilma Rousseff s’était engagée à maintenir un programme d’aides aux plus défavorisés dans la lignée de son prédécesseur Lula, ce dernier ayant sorti près de 40 millions de personnes de la grande pauvreté. Seulement voilà, une forte sècheresse, la baisse violente des matières premières, et notamment du pétrole ont pesé sur les finances du pays, l’empêchant de mettre en place son programme de soutien à la population. Le géant latino-américain se trouve, en effet, pénalisé par une chute des prix de ses exportations : soja, pétrole, minerai de fer.
La récession caractérise l’évolution du PIB national depuis le début d’année (-2,5% de croissance sur le premier semestre) ce qui bloque le programme social. La présidente actuelle se voit, ainsi, confrontée à une profonde crise politique et économique. Elle ne peut s’appuyer sur un soutien populaire (7% des brésiliens lui font confiance), ce qui ne lui confère aucune crédibilité pour gouverner. Cette désapprobation de la part de la population se trouve renforcée par les affaires de corruption récurrentes.

Les indicateurs macroéconomiques mettent en exergue les difficultés actuelles avec une inflation à plus des 9 %, un chômage qui passe de 4.9 % à 6.7% et la chute historique de 50% du Réal face au dollar. La dégradation récente de la dette brésilienne en catégorie spéculative par Standard and Poors porte le coup de grâce à la monnaie du pays. Sans mesure radicale, la notation pourrait encore se dégrader affectant à nouveau le Réal et engendrant une érosion supplémentaire du pouvoir d’achat moyen.





La bourse de Sao Paulo (indice Bovespa), à forte connotation pétrolière, affiche des pertes significatives de -20 % depuis son pic du mois de mai. Ces mauvaises performances s’intensifient pour les investisseurs étrangers suite au différentiel monétaire.

La crise à multiples facettes pourrait entrainer le pays dans un chaos, mal venu quelques mois avant l’organisation des Jeux Olympiques de 2016. Un retour de la confiance politique accompagnée d’une stabilité monétaire et d’un rebond des matières premières pourront aider à l’amélioration du climat économique et social. En espérant que le prochain évènement planétaire ne laisse pas les mêmes traces à Rio qu’à Athènes !