Comment les indices actions réagiront-ils à la réduction annoncée du bilan de la Fed qui devrait commencer d’ici la fin de l’année ? « Ceci devrait induire une graduelle hausse des tauxd’intérêt, avec un effet temporaire (et sans doute émotif) sur les marchés d’actions qui se sont accoutumés à des conditions monétaires extrêmement favorables », indique Bruno Colmant, chef économiste de Banque Degroof Petercam.

Dans une note récente, ce dernier rappelle le sens d'une réduction du bilan de la banque centrale américaine. "L'impression monétaire, destinée à injecter des liquidités dans l'économie américaine, débutée en 2009, ne constitue pas une création monétaire ex-nihilo. Il faut que la monnaie créée soit garantie, puisque le signifiant de la monnaie est un état de confiance étatique. Cette garantie est constituée par des obligations essentiellement publiques, qui augmentent l'actif du bilan de la Fed. La contrepartie comptable de cette augmentation de l'actif est une impression monétaire. Tout se passe donc comme si l'État américain et la Fed s'échangeaient leurs créations respectives : l'État vend ses obligations publiques (qu'il émet) à la Fed qui, à son tour, émet de la monnaie (qu'elle imprime)", détaille Bruno Colmant.

L'enjeu actuel est donc de mettre fin à une période pendant laquelle les obligations arrivant à échéance étaient remplacées par d'autres, stabilisant ainsi le bilan de la Fed et le niveau des liquidités sur le marché. "Cette stabilisation du bilan de la Fed semble arrivée à son terme. Cela signifie que les obligations échues devront être refinancées par le marché", conclut le chef économiste de Banque Degroof Petercam.