Becton a déclaré dimanche qu'il verserait un total de 58 dollars par action CareFusion, dont 49 dollars en cash, ce qui représente une prime de 26% sur le cours de clôture du 3 octobre.

L'opération, approuvée par les deux conseils d'administration, doit sceller le rapprochement de deux groupes dont les produits sont complémentaires dans la préparation, l'administration et la surveillance de traitements médicamenteux et permettra également d'étendre leur présence géographique.

Becton Dickinson fabrique des produits servant à distribuer et administrer les médicaments, comme les aiguilles et seringues jetables et les cathéters intraveineux, tandis que CareFusion est spécialisé dans les produits de stockage et d'administration, comme les pompes à perfusion.

"La nouvelle entité offrira un 'guichet unique' pour les hôpitaux, qui cherchent à améliorer leurs approvisionnements dans un contexte difficile pour le secteur de la santé", estime l'analyste Vijay Kumar d'ISI Group dans une note. Il prévoit que le nouveau groupe devienne leader du secteur de la gestion de la médication, évalué à 20 milliards de dollars.

Un groupe fusionné "pourrait améliorer la sécurité du patient tout en réduisant les coûts", a plaidé le PDG de Becton Dickinson Vincent Forlenza, lors d'une interview téléphonique.

Becton prévoit que l'opération se traduise par une croissance à deux chiffres des résultats, sur une base ajustée, lors du premier exercice annuel et soit relutive pour le résultat net sur l'exercice fiscal 2018.

Le secteur de la santé est actuellement en pleine consolidation, avec, depuis un an, 346 milliards de dollars engagés, contre 212 milliards un an plus tôt, selon des données Reuters.

Le spécialiste des dispositifs médicaux Medtronic a accepté en juin de racheter Covidien pour 42,9 milliards de dollars (31,7 milliards d'euros) en actions et en numéraire.

Le groupe pharmaceutique américain AbbVie a lui conclu le rachat du britannique Shire pour environ 32 milliards de livres (40,5 milliards d'euros).

Ces deux opérations sont considérées comme des fusions et acquisitions d'"inversion fiscale", mécanisme par lequel des entreprises américaines délocalisent leur siège social dans un pays à taux d'imposition plus bas en achetant une société étrangère et qui a soutenu le récent mouvement de reprise de fusions-acquisitions transatlantiques.

(Deena Beasley, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)