BERLIN, 19 février (Reuters) - La membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) Sabine Lautenschläger a déclaré dimanche que la BCE devait attendre de voir si l'inflation allait se stabiliser à un niveau correspondant à son objectif en matière de hausse des prix avant de remonter ses taux d'intérêt.

Connue pour son opposition à bon nombre des mesures d'assouplissement engagées par la BCE, Sabine Lautenschläger a dit avoir bon espoir de voir l'ampleur du programme d'assouplissement quantitatif de la BCE être réduite d'ici la fin d'année.

Les prix à la consommation ont augmenté plus fortement que prévu dans la zone euro au mois de janvier, montre la première estimation publiée mardi par Eurostat, portée surtout par la hausse du coût de l'énergie.

Les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté de 1,8% sur un an en janvier, en nette accélération par rapport à la hausse de 1,1% constatée en décembre et celle de 0,6% annoncée pour novembre. La BCE a comme objectif une inflation légèrement inférieure à 2%.

"Est-ce le retour de l'inflation parce que nous avons eu seulement un mois d'une inflation de ce type ?" se demande Sabine Lautenschläger à l'occasion d'un entretien diffusé dimanche par la radio allemand Deutschlandfunk.

"Je suis heureuse de dire qui, en toute sincérité, nous sommes proches de notre objectif de juste en-dessous de 2%. Mais ce qui est important à mes yeux, ce n'est pas une donnée temporaire, exceptionnelle, montrant une hausse."

"Pour janvier, nous ne sommes pas encore complètement sûrs. Pour décembre, c'était surtout le fait de prix énergétiques (...) Donc il est vraiment important de constater qu'il y a une tendance, que l'inflation est vraiment revenue. Attendons quelques mois pour nous en assurer", a ajouté la membre du directoire de la BCE.

L'inflation de base dans la zone euro, qui exclut les prix de l'énergie et ceux des aliments frais et que suit de près la BCE, a été de 0,9% en janvier, inchangée par rapport à décembre.

Sabine Lautenschläger a également dit espérer que la BCE "renouerait le plus vite possible avec une normalisation après des mesures de politique monétaire très expansionnistes".

"Si les taux d'inflation de janvier se maintiennent, je n'attendrais pas jusqu'à l'année prochaine." (Erik Kirschbaum, Benoit Van Overstraeten pour le service français)