(Bilan actualisé)

DAMATURU/MAIDUGURI, Nigeria, 27 mai (Reuters) - Des combattants de Boko Haram ont attaqué une base militaire nigériane et une caserne de police adjacente lundi soir dans le nord-est du Nigeria, faisant au moins 31 morts, a-t-on appris mardi auprès des services de sécurité et d'un témoin.

La double attaque a eu lieu à Buni Yadi, dans l'Etat de Yobe, non loin du lieu d'un massacre commis en février par la secte islamiste dans un pensionnat. Cinquante-neuf personnes avaient été abattues ou brûlées vives.

Selon Mustafa, un habitant de Buni Yadi qui n'a voulu donner que son prénom de peur de représailles, les islamistes sont arrivés à bord d'un véhicule blindé et de six 4x4. Une fois descendus des véhicules, ils ont ouvert le feu.

Au moins 17 militaires et 14 policiers ont été tués, selon un membre des services de sécurité.

Fait rare pour un mouvement qui n'hésite pas à faire des victimes civiles, les miliciens de Boko Haram ont appelé les passants à ne pas s'enfuir, disant être simplement venus pour combattre les forces de sécurité, ont raconté Mustafa et le policier de Yobe.

Les insurgés ont brûlé la caserne de la police, la base militaire, un tribunal et la résidence du chef du district, Abba Hassan.

Lundi également, quatre militaires nigérians en patrouille ont été tués dans une embuscade dans l'Etat du Plateau, à environ 180 km au sud-est de Jos, sa capitale, ont annoncé les autorités.

Boko Haram détient toujours plus de 200 lycéennes enlevées le 14 avril dernier. Lundi, l'armée nigériane a dit savoir où se trouvaient les lycéennes mais a exclu d'utiliser la force pour les sauver pour ne pas mettre leur vie en danger.

Le Cameroun a déployé un millier de soldats de sa brigade d'intervention rapide (BIR) ainsi que des véhicules blindés à sa frontière avec le Nigeria pour faire face à la menace de la secte islamiste, a déclaré mardi le colonel Didier Badjeck, porte-parole du ministère camerounais de la Défense.

"Ils doivent mener des missions de reconnaissance et être prêts à riposter, si nécessaire, avec une puissance de feu suffisante", a-t-il dit à Reuters, interrogé par téléphone à Yaoundé. "En ce moment, ils patrouillent dans le Nord." (Joe Hemba et Lanre Ola, avec Bate Felix; Henri-Pierre André, Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)