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N'DJAMENA, 31 mars (Reuters) - Les troupes tchadiennes et nigériennes impliquées dans les combats contre Boko Haram ont chassé les extrémistes de Malam Fatori, ville frontalière du nord du Nigeria qui était l'une de leurs dernières places fortes, a fait savoir N'Djamena mardi.

L'offensive de l'armée nigériane appuyée par les pays voisins, qui a entraîné le report des élections législatives et présidentielle initialement prévues en février, a permis de reprendre une bonne part du terrain conquis par la secte islamiste.

"Nous avons pris Malam Fatori ce soir. C'est une victoire importante sur Boko Haram", s'est félicité le ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla Bakari.

"Les armées du Tchad et du Niger contrôlent Malam Fatori, dernier bastion de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria", a renchéri le colonel Azen Bermandoa, porte-parole de l'armée tchadienne, sans avancer de bilan.

La prise de la ville aux mains des islamistes depuis novembre avait déjà été annoncée en janvier de source militaire, mais l'information s'était avérée fausse.

"Nous avons repris une ville qui est complètement détruite par le feu. Avant de s'enfuir, (les membres de) Boko Haram ont brûlé les maisons et les boutiques", a expliqué un officier tchadien joint sur place.

Au Niger, les autorités font état de 100 tués dans les rangs de la secte au cours des trois derniers jours et de trois blessés dans ceux de l'armée.

L'élection présidentielle, qui a eu lieu le week-end dernier, a été remportée par Muhammadu Buhari, chef de file de l'opposition qui a fait de la lutte contre Boko Haram l'un de ses principaux thèmes de campagne.

Malgré les menaces de la secte, qui avait promis de s'en prendre aux électeurs, les violences ont été limitées pendant le scrutin. (Madjiasra Nako et Abdoulaye Massalaki, Jean-Philippe Lefief pour le service français)